12 jeunes rappeurs "à l'ancienne" à découvrir

Surprises garanties.

Musique 

Ils ont au maximum 30 ans, mais kickent à l’ancienne. Pas d’effets de voix, des boucles en guise d’instrus, souvent soul ou jazzy. Représentants du boom-bap, praticiens des lyrics egocentrés, engagés ou du moins sensés, ils sont les héritiers de l’âge d’or du hip-hop, qui depuis sa gloire passée des années 90 évolue dans la marge. Sélection non exhaustive de ces jeunes “à l’ancienne”.

Prince Waly

Peut-être l’un des choix les plus évidents pour les amateurs du boom-bap à la française. Mais Prince Waly est à ce point une évidence, justement, qu’on ne pouvait s’en passer. Le rappeur de Montreuil cultive le caractère old school de sa musique jusque dans son style vestimentaire ou l’esthétique de ses clips. Un univers vintage dont on ne se lasse pas, après ses deux excellents EP Junior et BO Y Z, dévoilé en début d’année. Si vous en voulez plus, filez écouter Big Budha Cheez, duo qu’il forme avec Fiasko, pour des sons dans la même veine.

Robin des blocs

On aurait pu caler une autre évidence avec Jazzy Bazz, mais le membre de L’Entourage a eu l’honneur de nous faire découvrir en première partie de son concert à la Gaîté Lyrique, fin 2018, un jeune homme qui gagnerait à être connu. On sait peu de choses sur Robin des Blocs, si ce n’est qu’il a du flow, et de gros, gros textes. Un vrai talent lyrique qu’on aimerait entendre davantage.

Nefaste

Originaire de Jouy-le-Moutier, dans le 95, Nefaste a très tôt annoncé la couleur. En 2014, alors qu’il parle au nom de son groupe RSKP,  il assure au quotidien local La Gazzette vouloir se “démarquer du rap français actuel” et se “rapprocher des valeurs de l’ancienne génération“. Depuis, celui dont on ressent bien l’influence des X-Men ou Fabe a frayé son chemin en solo dans l’underground, tenant sa promesse d’un rap à l’ancienne, sublimé par un flow rageur et des lyrics flairant l’existence désenchantée des quartiers difficiles. On vous conseille son nouveau projet Partir Loin, aux sonorités plus actuelles. Et pour plus de rap FR dans le même style, notez que ses proches Sosa et Lacraps valent également le détour.

Seyté

La caution belge du top. Le flow MC Solaardesque d’un Krisy aurait eu sa place, Seyté vient représenter le collectif de La Smala. Lancé en solo, le Bruxellois a toujours le talent lyrique qui l’a fait connaître au sein du groupe et cette empreinte 90’s, mais sait aussi la détourner subtilement, et souvent, en posant sur des airs de guitare. Le résultat est plutôt convaincant.

Loyle Carner

On aurait pu verser dans la facilité et créditer Rejjie Snow pour honorer la vibe old school du Nord de l’Europe, mais la Grande-Bretagne compte dans ses rangs un certain Loyle Carner. Passées ses alliances rythmées avec Tom Misch, le jeune homme de 24 ans trace sa route dans un rap cool avec son récent deuxième album, où son fort accent britannique place des rimes introspectives sur des beats nineties. Loin du drill dont on parle tant outre-Manche.

Jungle Brown

Toujours aussi loin du drill et toujours au UK, on apprécie la montée en puissance du groupe Jungle Brown. Un jeune trio qui se dit “enraciné dans le hip-hop soul“, ce qu’on ne peut que confirmer à l’écoute de son premier album Full Circle, dont le single Keep It Movin est sans l’ombre d’un doute le meilleur condensé. Les Tribe Called Quest et De La Soul ne paraissent plus si loin.

Coops

Un autre air de saxophone from London avec le That Jazz de Coops. À 25 ans, ce emcee compte déjà pas moins de quatre projets à son actif et délivre toujours un rap teinté comme ce titre l’indique de mélodies jazzy, sur lequel il appose des lyrics introspectifs, avec la confiance et les vices comme thèmes récurrents. Du velours.

Bishop Nehru

22 ans seulement, il s’est fait remarqué à 15 avec une première mixtape aboutie où il kickait déjà sur des prods à l’ancienne, et a connu la consécration à 18 grâce à un opus collaboratif avec la légende MF Doom. Autant de preuves d’un talent, et d’un penchant pour l’old school. Doom et KAYTRANADA ont d’ailleurs co-produit son dernier projet, jazzy à souhait. Déjà une référence.

Tha God Fahim

On n’a pas l’âge exact du bonhomme, seulement son visage juvénile et ses centaines de productions – largement de quoi juger. Originaire d’Atlanta, Tha God est aux antipodes de l’épicentre du Dirty South et de la trap qui constitue sa marque de fabrique. Plutôt tourné vers le bon vieux son East Coast, l’infatigable emcee et producteur balance du jazzy ou soulful au service de ses egotrips. Good old days.

Mach-Hommy

Encore une fois, on manque d’infos. Mais avec Mach-Hommy, c’est on ne peut plus logique : le mec donne très peu d’interviews, cache son visage, jusqu’à rendre l’accès à sa musique délicat. Un tour sur sa page Spotify ne vous donnera à entendre que ses opus collaboratifs, alors même que comme Tha God Fahim – justement l’un de ses proches collaborateurs -, sa production est immense. C’est qu’il prend un malin plaisir à la planquer, ne tirant ses opus qu’à quelques exemplaires CD qu’il vend via Instagram, tandis que certains téléchargements se dealent jusqu’au millier de dollars. Dommage, on aimerait bien que la musique de ce nouvel homme masqué du rap, dont on sait juste qu’il est d’origine haïtienne et résident de Newark dans le New Jersey, soit accessible au plus grand nombre. Le flow est remarquable, les prods dans la lignée de Tha God avec des samples jazz/soul mélodieux et jouissifs. On en veut (désespérément) plus.

Your Old Droog

On est toujours sur du East Coast, toujours à New York. Sur un son très Nas, jugeront les puristes à la première écoute. Bien vu : quand “Ton Vieux Pote” a balancé ses premiers sons, le public a cru qu’il s’agissait justement de l’auteur d’Illmatic, soupçonné là d’avoir voulu poster des morceaux incognito. La similitude des flows est en effet troublante, le mood, du 90’s assumé. Mais ce n’est donc pas Nas. Et c’est tant mieux. Un nouveau projet, It Wasn’t Even Close, vient d’ailleurs de paraître. Avec Mach-Hommy, Wiki, Doom ou Roc Marciano en invités, inutile d’en préciser le rythme.

Jonwayne

Pas la gueule de l’emploi. Pas les références non plus. “Shakespeare est mon rappeur préféré“, confiait Jonwayne à Backpackerz. À contre courant, l’homonyme du cowboy le plus célèbre du grand écran est le genre de type qui débarque sur scène en sandales, achève ses couplets en récitant des poèmes. Parce qu’il est poète. Et qu’importe si on ne capte pas tout ce qu’il raconte, Jonwayne emporte loin avec le flow et des prods envoûtantes, dont son These Words Are Everything est le plus parlant des exemples. La marge du rap dans toute sa splendeur, l’illustration de ce qu’elle a de meilleur.

À découvrir : les journalistes de rap français ont-ils peur des rappeurs ? 

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