"Entreprise criminelle", "imposteurs" : le créateur de Supreme, James Jebbia, s'exprime pour la première fois sur le faux label qui le copie

“Je ne pense pas qu’une autre société ait vraiment dû faire face à cette situation”.

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Les fans de Supreme le savent, le créateur de la marque James Jebbia est du genre discret. Il est cependant sorti du silence pour discuter avec Business of Fashion du faux label qui le copie.

Nous vous l’avons relaté à plusieurs reprises, Supreme doit faire face à la montée en puissance d’une marque reprenant son nom et logo pour copier ses produits. Si les contrefaçons sont monnaie courante pour le box logo, la société nommée International Brand Firm s’est vite structurée pour démarrer son expansion. D’abord en Europe avec ses Supreme Italia et Supreme Spain, puis en Chine où il a dernièrement ouvert une première boutique, jusqu’à passer tout près de collaborer avec Samsung. Situation délicate que cette “contrefaçon légale” contre laquelle le vrai Supreme lutte difficilement, l’enregistrement de la marque étant bloqué dans de nombreux pays – dont la Chine -, ce qui lui a même valu quelques défaites sur le plan juridique.

“L’idée de contrefaçon légale est une farce complète”

Je ne pense pas qu’une autre société ait vraiment dû faire face à cette situation“, a donc réagi James Jebbia auprès de BoF. Le fondateur du box logo n’en revient pas d’être confronté à une telle entreprise. “On a atteint un autre niveau avec cette entreprise criminelle – ce sont des imposteurs et imitateurs complets. C’est une entreprise qui a réussi à convaincre l’un des plus grands groupes du monde (Samsung) qu’ils étaient les vrais. Les gens devraient savoir que l’idée de contrefaçon légale est une farce complète. Ce serait triste si une nouvelle génération pensait que c’était vraiment légitime“, a-t-il déclaré, avant de s’épancher sur l’origine du succès de son adversaire.

Nous ne faisons pas une tonne de presse et nous sommes assez silencieux. Ces gars-là en tirent pleinement parti… Nous n’avons pas le temps de nous lancer dans cette gigantesque tirade de désinformation ou de presse comme le ferait la plupart des gens“, poursuit Jebbia. Mais comme le précise BoF, Supreme entend faire valoir ses droits en Europe comme en Chine, où il lutte toujours pour obtenir des décisions de justice en sa faveur. L’avocate du box logo, Darci J. Bailey, déclare dans les mêmes colonnes être “confiante quant à l’enregistrement de la marque” dans les pays où son concurrent sévit, et être déterminée à fermer tous ses magasins. “Nous ne nous arrêterons pas, nous ne céderons pas“, a-t-elle clamé, sentiment partagé par Jebbia. “Nous faisons tout ce que nous pouvons pour arrêter cette société et je pense que nous allons l’emporter“, a-t-il assuré, qui malgré ces soucis découlant de son succès, voit toujours Supreme de la même façon. “Je ne le vois pas différemment aujourd’hui qu’il y a 20 ans. Nous devons toujours fabriquer d’excellents produits que les gens aiment et vendent bien. Tout ce que nous pouvons faire, c’est avancer à l’instinct“.

Sachez que CNN s’est dernièrement penché sur le faux label Supreme dans un reportage.

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