Dans les coulisses de la nouvelle collection d'Études à quelques heures de son défilé
Le label nous dévoile ses deux collaborations inédites avant qu’elles ne s’affichent sur les catwalks de la Fashion Week de Paris.
Il nous a habitués aux collaborations artistiques, pour sa saison Automne/Hiver 2020, Études versera dans la 7e expression. À la veille de son défilé dans le cadre de la Fashion Week, le label parisien nous présente en effet, en exclusivité, un aperçu de la collection dans laquelle sont intégrées deux collabs cinématographiques. Avec d’une part La Planète Sauvage, d’une autre Terminator 2. Un film d’animation français de 1973, un blockbuster hollywoodien de 1991, du niche et du grand public, ”l’expression même” de ce qu’est Études, selon le co-fondateur de la marque Aurélien Arbet. “Dans tout ce qu’on fait, il y a souvent des clashs, des rencontres d’univers, ce qui est aussi palpable dans le vêtement, où on aime faire se rencontrer le tailoring avec des choses plus industrielles, brutes ou workwear, ou mélanger des pièces du vestiaire classique avec des produits sportswear“. Cultes aux yeux des membres du collectif Études, les deux films ont bien un point commun, leur essence science-fiction, qui constitue l’inspiration de ce nouveau vestiaire.
Car là est aussi une autre caractéristique d’Études : une collab n’est jamais un ajout opportun, sinon l’expression même de la collection dans laquelle elle s’intègre pleinement. Les deux oeuvres viennent donc ici alimenter un thème, plutôt que le compléter. “On part toujours d’une image, et d’une volonté de continuité avec les collections précédentes. Ici, on voulait de nouveau parler du paysage et de cartographie, mais cette fois sous un angle technologique. La science-fiction nous a paru être la bonne façon d’en parler. Elle est venue assez rapidement comme une façon de réfléchir. À une vision du futur, et au comment la nature survit avec la technologie, comment les deux cohabitent, ce qui nous intéressait. Pour illustrer ces réflexions, les appuyer visuellement, on est allé puiser dans ces deux références“, poursuit le designer. Dès lors, les films sont autant directement référencés qu’ils sont inspirations des créations annexes.
Tie and dye et gun metal
Sur les visuels que la marque nous délivre, on remarquera ainsi une longue chemise flanquée de la figure bleue du draag, personnage phare de La Planète Sauvage signé du dessinateur Roland Topor, lequel s’annonce récurrent sur les produits les plus travaillés du vestiaire, dans la mesure où ce film est assimilable aux traditionnelles collabs arty d’Études, quand Terminator 2 verra certaines de ses scènes cultes revivre en textile. Et les collabs influencent donc aussi d’autres pièces exclues du co-branding. “Pour Terminator, on a des bijoux biker, mais aussi des produits métalliques, très silver, qui ramènent le côté gun metal“, cite Aurélien Arbet à titre d’exemple. Derrière, au-delà des coupes généreuses propres à Études, on remarquera forcément ce tie and dye audacieux, que le créateur désigne comme “un heat map“, ou l’illustration parfaite du thème et de la fusion des collabs dans la collection.
“Ce sont ces images qui mesurent la température du corps, ou d’une présence. C’est lié à la nature, à la chaleur, à l’humain, mais c’est aussi un procédé technologique, puisqu’issu d’un appareil, donc on a vraiment le clash nature/technologie, l’idée de la collection. Il y a cette vision du futur dans le vêtement, où la réalité est altérée. Cette réflexion autour de la fiction, autour des deux films, ou quand la fiction rencontre la réalité“, explique Aurélien Arbet. Si la nouvelle collection d’Études n’a pas livré tous ses secrets, on flaire dans ce teaser imagé une garde-robe réussie, dans la mesure où la griffe parvient encore à raviver des références pour raconter une histoire très actuelle. Histoire qui ne se veut pas dystopie, comme les deux oeuvres qui la composent pourraient le sous-entendre. “Il y a une forme d’alerte, mais aussi de positivisme, en 2020, il faut arriver à cohabiter les uns les autres“. Rendez-vous ce mercredi pour le message complet, ou le deuxième tome de La Planète Sauvage.
En attendant et si vous l’avez manqué, découvrez notre interview récente avec le label parisien autour du lien entre art et mode.