UPDATE : Decathlon Renonce Finalement À Commercialiser Son Hijab Afin “d’assurer la sécurité de ses collaborateurs”
“Face à la violente polémique suscitée et aux menaces proférées”.
UPDATE : Decathlon vient d’annoncer la suspension de son projet de hijab Kalenji. C’est par un communiqué de presse posté sur Twitter que l’entreprise de sport a fait part de sa marche arrière. Une décision prise pour assurer la sécurité de ses collaborateurs.
Suite à de nombreux débats internes, et pour garantir la sécurité de nos collaborateurs en France : pic.twitter.com/0IePfSUkm9
— Decathlon (@Decathlon) February 26, 2019
Nouveau buzz pour Decathlon. Mais après la sympathique réédition de son jogging de 1985, cette fois le sujet est polémique. La marque française a en effet annoncé qu’elle allait commercialiser en mars un hijab de running, conçu pour que les coureuses musulmanes puissent “se couvrir la tête et le cou pendant la course“. Sur Twitter, ce même réseau social où on avait réclamé puis remercié Decathlon pour le JOG85, beaucoup se sont cette fois insurgé contre la mise en vente de ce voile. Et un certain nombre sont des politiques, comme Lydia Guirous, porte-parole des Républicains.
Décathlon se soumet également à #islamisme qui ne tolère les femmes que la tête couverte d’un hijab pour affirmer leur appartenance à la oumma et leur soumission aux hommes#Décathlon renie donc les valeurs de notre civilisation sur l’autel du marché et du marketing communautaire pic.twitter.com/3AFRAXmPCt
— Lydia Guirous (@LydiaGuirous) 24 février 2019
Laurence Rossignol, l’ancienne ministre du droit des Femmes, a partagé un communiqué signé par la Ligue du droit international des femmes et le comité laïcité république, qui accusent Decathlon de promouvoir “l’apartheid sexuel“. Même son de cloche chez Valérie Boyer, députée LR. Valérie Rabault, présidente du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, est elle allée plus loin en s’interrogeant sur un éventuel boycott de l’équipementier. Ce que Nicolas Dupont-Aignan a carrément appelé de ses voeux.
#Décathlon convertit à la mode islamique?
écœurée
révoltée
de voir que cette entreprise française fait le choix de «Prolonger l’apartheid sexuel imposé aux femmes dans l’espace public»
conformisme
appât du gain
bradent la liberté et la dignité des femmes https://t.co/UwoJCiVXel— Valérie Boyer (@valerieboyer13) 25 février 2019
🖥 J’ai deux filles et je n’ai pas envie qu’elles vivent dans un pays où la place des femmes dans la société régresse comme en Arabie Saoudite. J’appelle au boycott de la marque #Decathlon qui commercialise ce type de vêtements !
#4V @France2tv— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 26 février 2019
La ministre de la Santé déplore une promotion du voile
Autant dire que la critique rassemble les politiques de tout bord. Jusqu’à trouver une résonance du côté du gouvernement : la ministre de la santé Agnès Buzyn a ainsi déploré “qu’on favorise la différenciation entre les hommes et les femmes. J’aurais préféré qu’une marque française ne promeuve pas le voile. Ce n’est pas interdit par la loi, cependant, c’est une vision de la femme que je ne partage pas. Je trouve que ça ne correspond pas bien aux valeurs de notre pays“, a-t-elle déclaré sur RTL.
La réaction de Decathlon
En réaction, Decathlon s’est défendu de renier ses valeurs, expliquant avoir imaginé le produit pour répondre à un besoin.
Bonjour,
Rassurez-vous, nous ne renions aucune de nos valeurs. Nous avons toujours tout fait pour rendre la pratique du sport plus accessible, partout dans le monde. Ce hijab était un besoin de certaines pratiquantes de course à pied, et nous répondons donc à ce besoin sportif.— Decathlon (@Decathlon) 25 février 2019
“Nous avons toujours tout fait pour rendre la pratique du sport plus accessible, partout dans le monde. Ce hijab était un besoin de certaines pratiquantes de course à pied, et nous répondons donc à ce besoin sportif“, a assuré le groupe sur Twitter, tandis que la responsable de la filiale Kalenji, Angélique Thibault, a expliqué au Figaro que Decathlon se plaçait dans une posture de “tolérance absolue et une inclusion totale” et assumait sa “volonté de rendre la pratique du sport accessible à toutes les femmes“. Pas de quoi calmer les esprits pour autant : ce mardi après-midi, la marque a signalé qu’elle avait été victime d’un “vague d’insultes et de menaces sans précédent“…
Notre service client a reçu plus de 500 appels et mails depuis ce matin. Nos équipes dans nos magasins ont été insultées et menacées, parfois physiquement.
Pour vous donner une idée, voici le type de messages qu’on reçoit : pic.twitter.com/4ZjkRlgm2U— Decathlon (@Decathlon) 26 février 2019
Mais il est temps d’appeler au calme et à la mesure sur le sujet : les insultes et les menaces verbales ou physiques n’ont pas lieu d’être. On vous demande de conserver une forme respectueuse dans vos échanges avec nos équipes.
Merci d’avance !— Decathlon (@Decathlon) 26 février 2019