Streetwear Support Group ou le groupe de soutien pour les (un peu trop) férus de streetwear
Une initiative d’un petit groupe pour mieux consommer.

En marge de la Fashion Week, un petit groupe propose une initiative plutôt atypique dans son wording et intéressante sur le fond. À l’heure où la mode tente de retrouver la raison en prenant des mesures drastiques pour l’environnement, le site Byronesque, qui offre des vêtements vintage à la vente, lance un groupe de soutien sous le nom de “Streetwear Support Group”. Un façon d’ouvrir le débat et de donner des conseils à ceux qui voudraient réutiliser leurs anciennes pièces avec justesse et équilibre. Rencontre avec ceux qui ne prennent pas “les retours pour votre bien”.
HYPEBEAST France : D’où vient cette idée ?
Streetwear Support Group : Cela vient de la déclaration de Virgil Abloh qui a dit que le streetwear allait mourir et que nous exprimerons notre style personnel avec du vintage et des vêtements de nos propres archives. Nous promouvons le vintage contemporain et l’idée de l’archivage depuis 2013. C’est formidable que quelqu’un avec l’influence de Virgil soit maintenant d’accord. J’espère que cela encouragera les gens à acheter moins la même chose et à porter des choses beaucoup plus longtemps. Nous pensions que le message de Virgil était probablement un concept angoissant pour les aficionados de la hype et nous pensions qu’il serait amusant de promouvoir une vente d’archives en tant que groupe de soutien.
Que vouliez-vous offrir avec ce groupe de soutien ?
C’est une chose de proposer l’archivage et de ne pas avoir beaucoup de nouveaux vêtements, c’est une autre de savoir comment porter de vieux vêtements et comment commencer par choisir les bonnes pièces pour constituer une archive en premier lieu. Nous espérons que nous inciterons les gens à éviter les pièges du battage médiatique, pour des vêtements avec plus de sens et une valeur durable.
Avez-vous ressenti un besoin ?
Nous l’avons toujours fait. C’est pourquoi nous existons.
Commenciez-vous à être alarmé par le comportement dans l’industrie ?
Nous sommes alarmés par ce qui se passe dans l’industrie «vintage» autant que l’industrie de la mode tout court. Et ce n’est pas parce que vintage rime avec “vieux” qu’il est bon ou pertinent maintenant, ou qu’il devrait l’être. Et pourtant, comme le marché de la revente est devenu si important, les gens pensent que tout ce qui est ancien vaut la peine d’être vendu ou acheté. En réalité le marché de la revente a juste participé à faire circuler encore plus de produits, généralement à des prix déraisonnables par des gens qui prétendent qu’une pièce est vintage alors qu’elle n’a que quelques mois. Cela devient une autre industrie de la mode qui repropose toujours les mêmes produits et qui refourgue littéralement de l’ancien en prétendant que c’est nouveau.
Les gens sont vraiment assis sur une chaise comme un vrai groupe de soutien ?
Oui.
De quoi discuterez-vous lors de la session à Paris ?
La styliste Camile Bidault-Waddington qui a officié pour The Face, Another, Self Service sera rejointe par Alexandre Samson du Palais Galliera qui a un œil et une connaissance incroyable de la mode vintage-contemporaine. Et Goom Heo est, pour nous, un futur designer vintage qui défie la notion de ce que peut être la mode masculine, avec des designs inspirés des rues qui ne sont pas du streetwear. Ensemble, ils apportent une perspective unique sur la raison pour laquelle il est important d’avoir des archives. Nous parlerons également de leurs propres archives personnelles et explorerons quelques-unes des pièces que nous avons à vendre, notamment Helmut Lang, Margiela, Balenciaga et McQueen.
“Streetwear Support Group” et vente archive
Du 29 février au 1er mars, de 11h à 19h30
Parsons Paris
Room 201
45 Rue Saint Roch
75001 Paris