Versace, Givenchy et Coach au cœur d'un scandale en Chine
Les trois géants du luxe se sont platement excusés.
On ne badine pas avec la souveraineté de la Chine sur ses territoires, surtout par les temps qui courent. Et ces derniers jours, ce sont les marques de luxe Versace, Givenchy et Coach qui l’ont appris à leurs dépens. L’enseigne italienne a d’ailleurs été la première à s’excuser après être passée dans un tourbillon médiatique ce week-end pour une “erreur” dans une collection de t-shirts. Les deux autres géants du luxe lui ont rapidement emboité le pas.
Au dos de pièces Versace, plusieurs villes et leurs pays étaient mentionnés ainsi : “Paris – FRANCE”, “Beijing – CHINA”, “LOS ANGELES – USA” ou encore “Milan – ITALY”. Seulement voilà; les villes de Honk Kong et Macao ont été répertoriées en tant que territoires distincts et indépendants (“Hong Kong – HONG KONG) et non pas comme territoires chinois. Un outrage à l’Empire Céleste qui aura fait réagir des centaines de milliers de Chinois sur le réseau social Weibo. “Rien ne doit faire défaut à la Chine. Versace dehors !“, s’est notamment offusqué un internaute dont la pensée est largement partagée par les autres utilisateurs du réseau.
US fashion brand @Coach apologized on Mon for major designing errors and stressed that it respects Chinese sovereignty and territory integrity after it was found listing #HongKong and #Taiwan as countries for its products and on its website. pic.twitter.com/zKSdBvZIP4
— People’s Daily, China (@PDChina) August 12, 2019
Les ambassadeurs chinois choqués
Ce lundi, c’était au tour de la griffe française Givenchy et des Américains de chez Coach d’être dans le viseur des Chinois pour un affront similaire : des t-shirts laissant croire que Hong Kong, mais aussi Taïwan cette fois-ci, seraient des territoires indépendants. L’ampleur de la polémique est telle que ces trois enseignes de la mode ont même perdu quelques-uns de leurs ambassadeurs sur le marché chinois.
Ainsi, l’actrice Yang Mi a-t-elle annoncé purement et simplement la fin de sa collaboration avec Versace, accusant la marque italienne d’“atteinte à la souveraineté nationale” de son pays. Chez Coach, la mannequin Liu Wen a pris la même décision en justifiant que “la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de la Chine sont en tout temps sacrées et inviolables !” sur son compte Weibo tandis que le chanteur du boys band à succès TFBoys, Jackson Yee, ne veut plus rien avoir à faire avec Givenchy.
Face à la tourmente, les trois marques, qui ont retiré de la vente toutes les pièces polémiques, se sont confondues en excuses : “La maison Givenchy présente des excuses sincères pour cette erreur, qui ne reflète pas son profond respect pour le public chinois partout dans le monde”, explique la marque française. “Nous aimons la Chine et respectons résolument sa souveraineté territoriale nationale”, fait savoir Versace pendant que Coach assure reconnaître “la gravité de cette erreur”. Assez susceptible concernant la manière dont les entreprises étrangères décrivent Hong Kong, et plus généralement ses territoires, la Chine surveille de plus en plus rigoureusement ce genre d’écarts. Tout le monde est prévenu.
The Company apologizes for the design of its product and a recall of the t-shirt has been implemented in July. The brand accepts accountability and is exploring actions to improve how we operate day-to-day to become more conscientious and aware. pic.twitter.com/5K8u3c4Dbm
— VERSACE (@Versace) August 11, 2019