"M. Dior Était Obsédé Par Le Japon", Kim Jones Veut Renforcer Un Peu Plus La Connexion Paris-Tokyo De La Maison Française
Interview exclusive avec le designer de Dior à Tokyo.
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C’est le mélange unique de la culture et de l’histoire contemporaines du Japon et de l’innovation technologique spectaculaire du pays, qui a pour conséquence de générer des millions de touristes chaque année. Une sorte de fascination qui a maintes fois poussé la célèbre maison de couture française Christian Dior à regarder vers l’Est. Aujourd’hui, ce mariage Est-Ouest a été célébré par Kim Jones, directeur de la création chez Dior Homme, dont l’affinité pour les voyages dans le monde a souvent été exposée dans ses collections passées. C’est à Tokyo que le designeur de la française a choisi de présenter sa deuxième collection pré-automne pour hommes. Le célèbre designer a invité des artistes tels que A$AP Rocky, David Beckham, Bella Hadid, Kate Moss et le Japonais Takashi Murakami au Telecom Center du quartier Koto de Tokyo pour une impressionnante présentation éclairée au laser avec un grand cyborg argenté créé par l’illustrateur japonais Hajime Sorayama.
Pour ce défilé en Asie, Jones a fait appel à cet artiste conceptuel renommé pour faire fusionner subtilement le futurisme japonais et la riche tradition de la maison en matière de techniques de couture. L’influence de Sorayama se ressent dans l’ensemble de la gamme où des robots féminisés et des dinosaures sont apparus aux côtés du motif et du monogramme de fleurs de cerisier de Dior. Yoon Ahn, designer d’AMBUSH, et Matthew Williams, fondateur d’ALYX, ont également prêté leur esthétique aux vêtements ornés de bijoux et de détails fonctionnels.
Quelques instants avant le défilé, HYPEBEAST a rencontré Kim Jones afin d’en savoir un peu plus sur la relation de Dior avec le Japon et sur l’influence du pays du soleil levant sur cette nouvelle collection.
Comment les silhouettes et la façon de coudre chez Dior ont-elles affecté votre vision pour votre première collection pre-fall ?
C’est vrai que pour pour mon tout premier défilé pour Dior en automne, il avait beaucoup de couture et de costumes impliqués. Nous avons accentué certains éléments japonais car M. Dior était obsédé par le Japon. Pour honorer ce lien culturel fort, la maison Dior a travaillé avec de nombreux talents japonais dans le passé, et le spectacle de ce soir est une occasion incroyable pour nous de définir plus en détail le lien de Dior envers le Japon et sa culture. Par conséquence, l’idée principale de notre première collection et exposition masculine pre-fall était d’examiner des références japonaises afin de renforcer davantage la connexion Paris-Tokyo.
Quelles différences y a t-il avec votre toute première collection SS19 imaginée pour Dior l’été dernier ?
Beaucoup de choses apparaissent sous la même forme ou découlent des mêmes idées. Certains éléments comme les couleurs ou certaines silhouettes se reproduisent, tels que l’extension du blazer que nous avons réalisée en jaune. Il y a aussi les pièces avec l’impression Sorayama. Il est important pour nous de maintenir en permanence l’identité de la marque et de travailler avec des éléments cohérents pour la soutenir.
Vous avez souligné l’importance de la culture dans la mode, afin de toucher les gens. Comment la culture est-elle mise en évidence dans la collection ?
Chez Dior, je travaille généralement avec beaucoup d’artistes différents, car M. Dior, en tant que galeriste et couturier, était en quête constante de collaboration. Il avait une base de fans importante au Japon et il a réalisé des esquisses pour ce pays. En conséquence, l’idée principale de notre première collection et exposition masculine pre-fall était d’examiner des références japonaises afin de renforcer davantage la connexion Paris-Tokyo. Nous avons collaboré avec l’artiste japonais Sorayama, qui possède de nombreuses archives et qui a réalisé un travail brillant par le passé. Il est le choix idéal pour visualiser l’aspect futuriste dans la relation de Dior avec le Japon.
Vous avez également une relation étroite avec le pays. Quels aspects de la culture japonaise vous inspirent plus particulièrement ?
Tout vraiment. Si vous marchez dans la rue avec les yeux ouverts, vous verrez un million de nouvelles idées et vous reconnaîtrez ce qui est intéressant. Ce qui est également fascinant, c’est le fait que beaucoup de gens ici travaillent sur des choses vraiment intéressantes et passent par tout le monde. C’est un sens inné du style que les gens ont ici.
L’Asie, en général, a été une inspiration populaire pour le monde la mode. Comment envisagez-vous cette évolution, en particulier à l’ère numérique, où les tendances se mondialisent de plus en plus ?
J’essaie d’éviter certains aspects de la mondialisation, en particulier ceux qui sont personnels à la maison avec laquelle je travaille. Si vous regardez le Japon par exemple, ce n’est pas un endroit où les gens aiment acheter en ligne, ils aiment le faire physiquement parce qu’il s’agit d’un événement social. Vous devez vraiment regarder l’équilibre de ces choses là, et pour moi, chaque partie du monde est importante pour l’une pour l’autre.
Vous avez eu une année très chargée, avec votre première collection Dior en juin, et maintenant le premier défilé masculin pre-fall, et un autre déjà prévu pour janvier. Comment restez-vous inspiré et comment gardez-vous vos équipes inspirées ?
Nous travaillons ensemble et nous examinons les choses en équipe. Je m’assure que les membres de mon équipe partagent mes expériences et voient ce que je fais, puis viennent à moi avec des idées. Je suis ouvert à ça. Je pense qu’il est important de maintenir la dynamique de l’équipe à ce niveau afin de garder tout le monde inspiré, mais aussi, évidemment, heureux.