Malgré son autorisation en compétition, la running Vaporfly de Nike continue de faire débat chez les coureurs
En marge d’épreuves de marathon sur le sol américain.
Les controversées ZoomX Vaporfly Next% continuent de faire débat. Quand bien même elles aient été autorisées en compétitions officielles par la fédération internationale d’athlétisme, au terme d’une enquête visant à déterminer si la plaque en fibre de carbone dont elles sont équipées avantageait bel et bien ses porteurs, les running de Nike font toujours l’objet de critiques chez les coureurs, lesquels n’ont pas manqué de faire part de leurs soupçons en marge d’épreuves de marathon pré-Jeux Olympiques ce samedi à Atlanta.
Kellyn Taylor, marathonienne de premier plan, les a cristallisés dans une déclaration rapportée par Fashion Network. ”Il est difficile de prétendre que les Vaporfly ne procurent pas d’avantage, parce que sur les 500 femmes qui courent, 480 vont porter des Vaporfly“, a-t-elle ainsi assuré, pointant le fait que nombre de prétendants non parrainés et libres de courir avec n’importe quelle chaussure se portaient justement sur le modèle phare du Swoosh. De quoi susciter chez elle une grande question : “La technologie est importante. Je pense qu’elle devrait toujours progresser, mais je pense qu’il y a un plafond. La question est : l’avons-nous atteint ?“
“J’espère que les conversations vont revenir sur les athlètes, et non sur les chaussures qu’ils portent”
Pour Jared Ward, athlète Saucony, “certains sont receptifs tandis que d’autres pas vraiment. L’une des grandes interrogations à laquelle il nous reste à répondre en ce qui concerne les chaussures technologiques est : Peut/doit-on créer une chaussure pour un certain type de runner, en opposition à une chaussure qui serait meilleure en moyenne ?” Des interrogations sont donc soulevées, de même que des regrets. D’après Emily Sisson, coureuse sponsorisée par New Balance, ce débat éclipse les sportifs au profit des équipementiers.
“J’ai l’impression que chaque conversation tourne autour de quelle chaussure porte tel ou tel coureur, et si elle l’a aidé à courir plus vite. On ne sait pas encore vraiment le travail que peuvent faire ces chaussures. L’innovation est formidable et peut être excellente pour le sport, mais en même temps, je n’aime pas voir des chaussures devenir de plus en plus grosses et avec plus de plaques, des choses comme ça. J’espère que les conversations vont revenir sur les athlètes, et non sur les chaussures qu’ils portent“, a-t-elle assuré à NBC Sports. Desiree Linden abonde dans le même sens, assurant que “ce n’est plus seulement la vitesse de l’athlète qui compte, mais aussi la vitesse de l’entreprise“, et résume finalement bien la chose : “C’est un peu une course aux armements dans une course à pied“. Les Vaporfly n’ont pas fini de faire parler.
Si vous l’avez manqué, sachez que Nike a aussi dévoilé récemment sa basket dédiée aux 100 mètres pour les JO 2020… également dotée d’une plaque de carbone.