"Merci d'avoir émergé ces dernières années de ces casiers d'appartement dans lesquels ils ont emprisonné nos jeunesses et nos rêves"

PNL a dévoilé son clip “Deux Frères” tiré de son album éponyme. Et si sous les vidéos Youtube il y a toujours celui qui est là pour écrire les paroles, un autre pour dire “premier” et enfin celui qui s’assure qu’on est “toujours là en 2019”, d’autres en profitent pour parler de leur ressenti. C’est le cas de Quentin G. qui a laissé un touchant commentaire sous la vidéo de PNL. Plus qu’un simple com, c’est une missive 2.0 que le garçon envoie à Nos et Ademo. Une touchante déclaration qui explique subtilement ce que PNL a changé dans la musique rap et comment les deux frères ont touché juste avec leurs paroles et leur spleen de dealer de quartier en France.

 

“Vous êtes les seuls à réussir à mettre en image les cités HLM des années 90 que j’ai connu durant toute ma jeunesse. Ces mêmes portes d’entrée sécurisées, ces mêmes boîtes aux lettres dans l’entrée, ces mêmes portes d’ascenseur avec l’unique bouton clignotant rouge pour l’appeler, ces mêmes volets coulissants avec ces crochets à crans… Je vous dis merci pour tous ses souvenirs qui resurgissent, je vous dis merci pour faire face à l’ignorance que je ressens encore aujourd’hui de la part de personnes qui m’entourent et ignorent nos vies passées en nous disant simplement : “Bah ça va ce n’était pas si terrible vu comment tu t’en es sorti !” Peu importe ma cité qui n’était pas parisienne et qui a connu petit à petit les dérives que vous avez connu sans que je n’en prenne part, je reste solidaire de votre travail artistique par la puissance des messages qui se dégage. Moi je viens d’une cité qui s’appelle Résidence les Ormes à Fourmies, au fin fond du nord, mais peu importe d’où l’on vient, de Paris ou de Marseille, les quartiers sont les mêmes et le sentiment de rejet social peut être immense dès l’enfance. C’est pour tout ça que j’aimerais vous dire aujourd’hui enfin MERCI d’exister et d’avoir émergé ces dernières années de ces casiers d’appartement dans lesquels ils ont emprisonné nos jeunesses et nos rêves durant toutes ces années. La génération 90 des HLM et celles qui suivront et qui s’en seront sortis ne doivent jamais oublier d’où elles peuvent venir et les combats pour lesquels elles doivent se lever. En tout cas je peux affirmer que vous, vous n’avez pas oublié ces HLM-là, alors merci encore pour ça”.