'Uncut Gems' ou la violente descente aux enfers d'un bijoutier new-yorkais

Deux ans après Good Time, les frères Safdie reviennent asseoir leur règne sur le street movie.

Entertainment 

Ce n’est pas innocent si l’on retrouve le nom de Martin Scorsese – en tant que producteur exécutif – au générique de ‘Uncut Gems’ dernier film de Joshua et Benny Safdie, deux purs produits du cinéma new-yorkais. Si leur troisième long-métrage Heaven Knows What (2014) ressemblait à une version actualisée du culte Panique à Needle Park dans lequel le rappeur Necro aurait remplacé Al Pacino, il est évident que le cinéma des deux frères est un digne héritier du réalisateur de Mean Streets et Taxi Driver. Des types acculés, des histoires d’amour impossibles, une réalité tranchante, un humour noir et brillant à la fois, le duo malin jongle depuis ses débuts (Lenny and the Kids, 2009) avec un cinéma qui parle beaucoup mais qui est aussi capable de contempler (c’est encore eux que l’on retrouve aux manettes de Marcy Me, superbe clip de Jay-Z).

Le film est en passe de devenir le plus gros succès de la compagnie de production américaine A24. La sortie limitée du thriller policier a rapporté un revenu brut estimé à 525 498 USD, une recette récoltée en un seul weekend à l’occasion de sa projection dans cinq cinémas de New York et Los Angeles.

La scène d’intro de Uncut Gems, tournée quelque part dans une mine africaine, nous fait pénétrer au sein du rock, un caillou non dégrossi contenant des diamants aux milliers de carats, dans la pureté d’un produit digne de la plus dure des drogues. Cette plongée dans l’atome, même si beaucoup plus moderne, renvoie à l’ouverture de L’Exorciste de William Friedkin, lorsque des archéologues découvrent une mystérieuse statuette qui porte avec elle bien des malheurs. Le maudit ici n’est autre qu’Adam Sandler, comédien que l’on adore ou que l’on déteste, voire que l’on adore détester. Les frères Safdie l’ont fait sortir de son statut d’amuseur pour lui tailler un costard sur mesure, aussi dramatique qu’arrogant, dont la performance est saluée par The Guardian. Howard Ratner est un bijoutier juif accroc au gambling, toujours à l’affut de la dernière affaire. Infidèle, cupide, névrosé, instable, sa propre famille ne lui fait plus confiance et à la suite d’une série de paris risqués, il se retrouve dos au mur. C’est là qu’intervient Kevin Garnett, célèbre joueur NBA des Minnesota Timberwolves qui finit sa carrière en grandes pompes aux Boston Celtics – le film est censé se passer en 2012. Au passage, passion basket, le duo avait déjà réalisé un docu sur Lenny Cooke, espoir du basketball universitaire, en 2013. Kevin Garnett est donc introduit par Lakeith Stanfield (acteur dans Atlanta ou Get Out, ici fixeur dans le Diamond District), le champion flashe immédiatement sur le caillou de Ratner. Après cette rencontre décisive, la suite ne sera qu’une vertigineuse dégringolade dans les ténèbres, au fur et à mesure que le joyau passera de mains en mains, toujours entre réalisme, surnaturel et folie humaine.

Comme dans Good Time, l’atmosphère étouffante, qui oscille entre déchéance et hystérie, est à nouveau amplifiée par le compositeur Daniel Lopatin (alias Oneohtrix Point Never), qui va puiser ses influences dans la musique planante des vieux groupes allemands comme Tangerine Dream. Côté musique, les amateurs comme les détracteurs de The Weeknd (qui joue son propre rôle dans le film) seront également servis. On ne vous en dit pas plus. Le film sort sur Netflix le 31 janvier.

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