Longue vie au King : LeBron James se confie sur le parcours qui a changé sa vie
King James livre à Hypebeast, en exclusivité, la recette de son règne et explique comment la LeBron 23 retrace son héritage.
L’effervescence de la trépidante Shanghai était palpable ; un souffle collectif d’admiration balaya soudain le brouhaha lorsque LeBron James, que l’on surnomme « King », monta sur la scène de la House of King James, un espace pensé pour célébrer son héritage monumental. Son aura emplit immédiatement les lieux, laissant le public bouche bée. Devant une scénographie spectaculaire retraçant 23 moments clés de sa carrière – les fans y découvraient en primeur les prochaines capsules et sorties sneakers –, LeBron prit un instant pour mesurer l’ampleur d’un parcours devenu légende. Il n’était pas venu seulement dévoiler la LeBron 23, la paire qui marque sa 23ᵉ saison, mais pour revenir sur un chemin de vie. Si le monde le voit comme une icône du basket, voire un architecte culturel, LeBron sait, lui, que la pierre angulaire de son immense réussite a toujours été – et restera – sa famille.
Sa conception de la réussite est passée des trophées et des records au bonheur de ses enfants. Il explique que son parcours est indissociable de l’amour et du soutien des siens. Les valeurs inculquées quand il n’était qu’un gamin d’Akron l’ont propulsé au rang d’icône planétaire, mais il demeure enraciné dans ces leçons de vie qu’il entend transmettre à ses trois enfants.
Pour LeBron, le basket est le prolongement de la famille : un outil de storytelling, un trait d’union avec les communautés du monde entier et un moteur pour inspirer la nouvelle génération. À ses yeux, être un vrai champion, c’est élever les autres, mettre sa notoriété au service du bien et bâtir un héritage plus grand que soi. « Ce serait un échec », insiste-t-il, si son héritage ne parlait que de lui.
Hypebeast a rencontré LeBron James pour un entretien exclusif dans lequel la star revient sur son parcours et les valeurs fondatrices de son héritage.
Hypebeast : Vous lancez la LeBron 23 ici à Shanghai, à l’aube de votre 23ᵉ saison – la concordance est parfaite. Que représente cette chaussure pour vous ?
LeBron James :Cette chaussure incarne le travail acharné, la détermination et un storytelling incroyable tout au long de ma carrière, de mon parcours. Elle s’adresse à tous mes fans et à tous ceux qui ont fait partie de cette aventure. Le numéro 23 est hautement symbolique pour moi et nous célébrons ce moment.
Comment cette chaussure raconte-t-elle l’évolution du basket au cours des vingt dernières années ?
Quand on parle de l’évolution du basket sur un peu plus de deux décennies, j’en ai été acteur. J’ai vu le jeu se transformer sans cesse, toujours pour le mieux. Passer d’une génération Zoom en 2003 aux LeBron 23 en 2026, c’est plutôt fou. L’année qui arrive s’annonce incroyable et parfois les mots me manquent. Être assis ici, la dernière création de ma ligne signature à la main, et me dire qu’il y en a déjà 23… c’est unique et épique.
Comment chaque coloris reflète-t-il un moment clé de votre parcours, et lequel a été le plus déterminant pour vous ?
Le coloris que vous voyez actuellement s’appelle « Uncharted ». Il célèbre le cap des 40 000 points, jamais atteint dans l’histoire de la NBA, que j’ai eu la chance de dépasser. L’aspect doré est monumental, ponctué d’éclats de bleu, d’or et de vert royaux.
Nous proposons cette année 23 coloris, chacun porteur d’une histoire. Chaque récit marque un instant fort de ma carrière, sur ou en dehors du parquet. Limiter la sélection à 23 a été un vrai casse-tête – j’aurais aimé en inclure d’autres –, mais ce n’est pas grave : l’histoire continue de s’écrire. J’ai surtout hâte que tous ceux qui m’accompagnent depuis le début poursuivent l’aventure à mes côtés. Certaines des capsules à venir vont être dingues et je suis super impatient.
Vous n’avez cessé de vous réinventer sur le parquet, du prodige au leader puis à l’aîné respecté. En revenant à vos racines d’Akron, quelle leçon essentielle gardez-vous de cette époque et qui vous guide encore aujourd’hui ?
Je ne quitte jamais la maison sans emporter les leçons apprises dans ma ville natale d’Akron, Ohio. Akron m’a littéralement façonné, jour après jour. Je n’oublierai jamais le petit garçon que j’étais, grandissant dans l’inner city d’Akron et ses difficultés. Les épreuves traversées m’ont forgé. Si le monde entier me connaît aujourd’hui, c’est en partie grâce à cette petite ville ; elle fait partie de mon ADN et ne me quittera jamais. Elle accompagne mon voyage pour toujours.
Comment des instants comme celui-ci, au contact de vos fans à Shanghai, façonnent-ils votre perception de votre héritage et de sa portée au-delà de la NBA ?
Mon parcours ne se résume pas à moi. J’ai donc toujours voulu rendre hommage aux lieux qui ont fait partie du voyage. Être ce gamin des quartiers d’Akron, Ohio, et pouvoir atterrir à Shanghai pour inspirer la jeunesse à des milliers de kilomètres, c’est à la fois très humble et incroyablement excitant.
C’est revitalisant d’occuper cette position. J’endosse donc cette responsabilité – je ne parlerais pas de pression – avec une immense fierté, car je sais que l’aventure me dépasse.
Vous êtes plus qu’un basketteur ; vous êtes devenu un architecte culturel. Quand vous mesurez votre impact colossal, quelle facette de la culture que vous avez contribué à bâtir souhaitez-vous voir perdurer avant tout ?
Waouh, le domaine où j’espère avoir laissé l’empreinte la plus forte ? Je dirais l’aspect communautaire, philanthropique : aller dans les quartiers – notamment les miens, car je sais combien c’est essentiel – et les rendre meilleurs qu’ils ne l’étaient la veille.
Je veux aussi continuer à raconter de grandes histoires, avec nos sociétés Uninterrupted et SpringHill. Nous voulons produire des récits capables de toucher les foyers et de réchauffer les cœurs par leur positivité. Je souhaite également rester une source d’inspiration à la maison – pour mes trois magnifiques enfants, impatients de découvrir tout ce que la vie leur réserve. J’espère être là pour les guider et soutenir tout le monde… mes enfants, ma femme, ma mère, tout le monde. J’aimerais que, le jour où l’on parlera de mon héritage, il dépasse largement ma personne. Ce serait un échec s’il ne parlait que de moi.
Le monde observe vos fils, Bronny et Bryce, qui entament leur propre parcours. Qu’aimeriez-vous qu’ils retiennent de vos nombreuses années dans la ligue ?
En matière d’individualité, chacun doit tracer sa propre route. J’espère qu’ils retiendront certains aspects de mon parcours, mais nous avons tous notre façon d’atteindre la réussite ou l’épanouissement. J’aimerais qu’après m’avoir vu faire tout cela durant toutes ces années, ils aient intégré ceci : soyez bienveillants, travaillez dur, restez déterminés, sachez gérer l’adversité et, surtout, restez vous-mêmes.
Nous sommes tous des individus uniques. Personne ne peut être vous. On peut essayer, on peut vous dire que vous devriez être untel ou untel, peu importe. Mais, au final, la meilleure version possible, c’est vous-même. J’espère qu’ils comprendront que c’est l’essentiel.
Vous avez accompli plus que beaucoup en une vie et avez connu le succès au plus haut niveau. Depuis vos débuts, votre définition de la réussite a-t-elle évolué ? Qu’est-ce que le succès pour LeBron James aujourd’hui ?
Waouh. Elle a clairement changé depuis mes débuts. J’ai, disons, ajouté quelques enfants au nid ; ma définition du succès repose donc aujourd’hui sur la façon dont mes enfants s’épanouissent et vivent leur propre aventure. Si leur mère et moi leur avons transmis tous les objectifs, les valeurs et les leçons nécessaires pour affronter le monde, réussir et être heureux, alors, pour moi, c’est ça, la véritable réussite.

















