À la découverte de Buddy, nouveau visage du rap californien et petit protégé de Pharrell Williams

L’héritage West Coast a encore de beaux jours devant lui.

Musique

Avec déjà deux EPs et un album studio Harlan & Alondra paru en 2018 et salué par la critique, Simmie Sims III, plus connu sous son nom de scène Buddy, est l’un des nouveaux visages du rap américain, et plus précisément du rap de L.A. Le jeune rappeur de 26 ans originaire de Compton est aussi à créditer de featurings prestigieux, et apparaît notamment sur Revenge of The Dreamers III du collectif Dreamville de J Cole et compagnie.

L’héritage West Coast

Passé par le Conservatoire et après avoir reçu une éducation religieuse, c’est en 2017 que sa carrière décolle pour de bon après une rencontre avec le producteur canadien Kaytranada, quand bien même le jeune artiste avait déjà collaboré avec de grosses pointures telles Kendrick Lamar – avec qui il est souvent comparé dans sa manière de rapper -, Freddie Gibbs ou encore Boi-1da et Miley Cyrus. Le premier single issu de sa collaboration avec le Canadien, Find Me, finit de le faire exploser aux yeux du monde. Les deux hommes sortiront par la suite un EP de cinq morceaux de qualité intitulé Ocean and Montana. Tantôt chantée, tantôt rappée, la musique de Buddy est toujours chaleureuse et caractéristique des rappeurs de Los Angeles de par la vibe, les productions et les inspirations. Un héritage qu’il revendique, évidemment.

Après une année 2019 plutôt tranquille et une réédition Deluxe de son premier album, le petit protégé de Pharrell Williams, avec qui il entretient une relation d’amitié forte depuis longtemps et qui l’a repéré très tôt, est prêt à faire son retour en 2020. Buddy est même déjà présent puisqu’il apparaît sur un featuring inattendu avec la star Brésilienne Sergio Mendes. Ou quand le chill californien rencontre la pétulance et la bossa nova de Rio de Janeiro. Une diversité musicale et une attraction humaine vers des valeurs qu’il souhaite partager et qui vont à ravir au personnage : humble, joyeux et généreux. Un rappeur sensible qui n’a pas peur de dévoiler son âme à travers sa musique. Rencontre.

HYPEBEAST FRANCE : Buddy, bienvenue à Paris, que fais-tu ici ? Que penses-tu de la ville ? Il y a une vibe qui t’inspire ?

BUDDY : Je suis là pour l’évènement de Billionaire Boys Club. Je vais rapper et chanter de tout mon cœur. J’adore Paris, ce n’est pas ma première fois ici, mais c’est la première fois que je suis là pendant la Fashion Week. C’est la folie dehors, je peux sentir comme une odeur de “sexe” dans l’air en me promenant. C’est très inspirant.

Tu es là pour BBC donc, que penses-tu de la marque ? On sait que tu as une connexion spéciale avec le label du fait de ton amitié avec Pharrell.

Je suis un fan de la première heure, depuis le tout début. J’étais encore qu’un gamin, au lycée, et j’étais déjà en mode full BBC. Les gens étaient là en mode : “T’as eu ça où ? Comment tu as fait ?” – puis genre : “Oh, tu traînes avec Pharrell…”. Tu vois ce que je veux dire. Donc oui, c’est vrai que j’ai un lien profond avec la marque, à cause de mon pote. De toute façon, la richesse est dans l’esprit, pas dans la poche. Ou un truc du genre, right ?

2019 aura été une super année pour toi, avec notamment la réédition de ton album Harlan & Alondra, unanimement salué par la critique. Tu t’attends à quoi pour 2020 ?

Hum… Je suis très heureux de la manière dont mon album a été accueilli. J’ai énormément travaillé sur le prochain et je pense que les gens vont vraiment kiffer. Je suis prêt à délivrer un peu de musique dans le monde et de recevoir l’amour que j’ai envoyé, renvoyé à moi par mes fans.

En parlant de ton second album, où en es-tu ? Est-ce que c’est plus difficile à composer que ton premier ? Désormais, tu sais que tu suscites de l’attente…

C’est vrai. J’ai l’impression que pour mon premier album, j’étais juste tellement libre car personne ne savait, même pas moi, à quoi ressemblerait mon son ou ce que je voulais aller chercher. Alors, de voir comment il a été reçu par les gens, ça me donne envie de faire la même chose mais à une échelle plus grande en touchant des fréquences nouvelles grâce aux opportunités que j’ai eu la chance d’expérimenter. Je sens que ça va bien se passer.

Photos Buddy

Il y avait beaucoup de monde avec toi sur Harlan & Alondra, on peut s’attendre à d’autres collaborations de prestige sur ton prochain projet ?

Bien sûr ! Tous mes gars sont dessus. Aari Lenox, Kali Uchis… Mike & Keys, Roofeo… Toute l’équipe.

En ce début d’année, on peut déjà te retrouver sur un featuring inattendu avec la star brésilienne Sergio Mendes. Tu peux nous en dire plus sur cette collaboration ? Même si c’est un tout autre univers, ta voix et ton rap se mélangent parfaitement à sa musique avec une vraie énergie positive. C’est cette vibe là que tu veux transmettre ?

Carrément. Je ne catégorise jamais personne à quoi que ce soit. Chacun est un tout et Sergio, c’est mon gars. Il m’a appelé et m’a parlé des clés du bonheur, de son idée de The Key of Joy, et c’est exactement comme ça que je vis ma vie donc faire un feat avec lui avait tellement de sens pour moi. Je n’ai pas pensé une seconde au genre ou à l’univers de la musique, c’était plus quelque chose à voir avec l’interaction humaine et le bonheur de l’instant que nous avons retranscrit sur ce morceau.

Tu peux nous parler un peu de ton parcours dans la musique ? Quel est ton meilleur souvenir jusqu’ici ?

Mec, le truc en entier ! Le voyage c’est la destination et j’aspire à vivre au moment présent. Alors de mettre face à face des moments que j’ai passé versus des moments qui sont à venir… Je suis simplement béni de l’opportunité d’évoluer dans un domaine aussi large où coexistent l’industrie de la mode, du cinéma et tout un large éventail de divertissements dans lequel je suis catapulté.

Avant de rapper, tu es passé par le conservatoire et même l’éducation religieuse. C’est quelque chose qui t’a aidé à forger ta musique ?

Tu sais, ce n’est pas en moi mais c’est sur moi, tout ça. D’être chrétien et de recevoir son éducation dans une église est déjà une bénédiction en soi. Mais en ce qui concerne l’école que j’ai fréquentée, j’y suis allé pour m’initier aux arts, c’était plus un choix personnel. Je voulais m’améliorer dans les beaux-arts.

Comment tu définirais ta musique ? On observe un certain nombre d’influences de Compton et de rap de L.A avec la vibe, la chaleur que tu renvoies et tes prods. Le fait que tu passes du chant au rap ou du rap au chant subtilement ou nerveusement. Cette diversité, c’est ça l’héritage West Coast ?

Oui, il y a beaucoup de chanteurs et de rappeurs de Los Angeles, mais pour trouver le pont pour atteindre la création d’un son cohérent c’est juste… tu sais, cet état continuel de compréhension. Tu vois, je sais jamais si je vais chanter ou rapper quand j’arrive au studio. Mais je finis toujours par rapper, ou chanter, ou les deux. On peut définitivement dire que je suis influencé par mes OG qui faisaient aussi les deux à l’époque. J’essaie de continuer à faire vivre ce truc.

Aussi, ton style particulier fait également penser à un certain Kendrick Lamar, avec qui tu partages quelques similarités. À propos de Kendrick, certains observateurs pensent même que tu es l’un de ses successeurs désignés. C’est une comparaison que tu approuves ?

C’est lourd, j’avais jamais entendu ça ! Non… Ouais ?? En vrai, je sais pas ! C’est lourd quand même mais… Je suis pas sûr, mais ça me semble génial. Kendrick est chaud, tu vois ce que je veux dire ? Être comparé à Kendrick c’est… un honneur. Mais, son successeur ? Je sais pas. J’essaye d’être le meilleur moi, pas le prochain meilleur Kendrick. Je ne trouve pas que ma musique ressemble à la sienne. J’ai l’impression qu’elle atteint une audience plus large, peut-être. C’est peut-être ce qui vous fait penser à lui avec moi, mais moi je n’y pense pas comme ça. Ce mec est genre vraiment plus ‘conscient’ que je ne le suis. J’essaye de l’être plus. Donc je sais pas si je lui ressemble… mais c’est lourd ce que tu me dis. C’est ma réponse.

Photos Buddy

On a lu quelque part que ta rencontre avec Kaytranada était un tournant dans ta carrière. Comment ça ?

Kaytranada est chaud ! Et c’est un tout autre univers de la musique, qui est de la House et de l’Afrobeat qu’il mixe en faisant le DJ et en jouant ses beats seulement. Ce mec pourrait faire une tournée et juste jouer ses beats, tu vois ? Il est aussi en position d’être producteur, de dropper un album juste à lui et pour ses potes qui seraient les artistes dessus. C’est puissant ! Donc, le fait de travailler avec lui assez tôt dans ma carrière, ça faisait beaucoup sens pour tous les deux car c’était vraiment inattendu mais en même temps bien reçu par les auditeurs. C’est mon gars, je le soutiens à fond. On va faire un autre son bientôt. Je dois juste mettre de l’ordre dans mes affaires d’abord.

Que penses-tu de la situation d’un rappeur aux États-Unis ? Ces dernières années, on a vu beaucoup d’entre eux mourir ou bien lutter à cause de leurs liens avec la drogue ou bien la violence des gangs. Quel est ton regard là-dessus ? Comment en sommes-nous arrivés là ?

Bon… vous avez tous déjà entendu parler de Ronald Reagan, j’imagine ? Cette m*rde dure depuis des lustres, il n’y a rien de nouveau. J’ai l’impression que ça a toujours été comme ça, c’est juste que la conscience que nous en avons est tellement intégrée aux réseaux sociaux, à l’accès visuel que nous avons de ce qu’il se passe au quotidien. Les réseaux, c’est comme une immense télé-réalité avec de vraies personnes vivant de vraies vies et documentant leurs moindres faits et gestes. Donc il y a beaucoup plus de yeux, partout, et tu peux voir directement depuis ton téléphone tout ce qu’il se passe, les drogues, la violence, les gangs… tout cela au quotidien, tout le temps. Alors qu’avant, cela se passait aussi, mais tu ne le voyais pas au quotidien. C’est comme ça depuis longtemps, rien de neuf !

Il n’y a pas si longtemps, tu rappais “tryna get rich, don’t wanna be famous “. C’est toujours ton état d’esprit ?

La fame, c’est relatif, mais quand tu es riche, c’est du concret ! Tu peux rapidement dire qui a de l’argent et qui est fauché. Donc entre être une personne authentique ou talentueuse versus être une personne financièrement stable – la ligne est fine et la fame et l’argent peuvent coexister – je préfère mettre plus d’œufs dans le panier de l’argent plutôt que celui de la renommée. Parce que je peux sortir autant de musique que je veux et ce genre de truc mais au final j’essaye de faire de l’argent, prendre soin de ma famille, tu vois ce que je veux dire ? Je veux mettre bien les enfants des enfants de mes enfants. Ce genre de truc.

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour cette année alors ?

Vous pouvez me souhaiter bonne chance. On croise les doigts, devenons riches cette année !

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