Comment les rappeurs du 91 se sont emparés du rap game en 2019
L’Essonne est bien représentée cette année.
PNL, Niska, Ninho, Koba LaD… Cette année dans le rap game, le 91 a frappé très fort. C’est bien simple, il suffit de regarder le classement des chiffres du streaming en France pour se rendre compte de l’influence toujours plus grandissante des artistes venus de l’Essonne en 2019. Entre la sortie du dernier album de PNL Deux Frères, le Destin de Ninho, le dernier projet Mr Sal de Niska, l’explosion de Koba LaD aux yeux du grand public ainsi que l’émergence de petits “nouveaux” comme Zola ou la MMZ, le 91 a marqué de son empreinte cette année musicale avec un succès certain. Et on ne parle même pas des vieux briscards comme Alkpote dont l’influence et l’aura ne sont plus à présenter, et qui font encore parler d’eux régulièrement.
Des chiffres qui donnent le tournis
Le succès s’est donc traduit en chiffres pour tous les artistes susnommés. Ninho et PNL se partagent les premières places en termes de vente d’albums cette année et trustent des places dans le Top 5 des artistes les plus écoutés quand le dernier projet de Niska reçoit la certification disque d’or à peine une semaine après sa sortie (50 000 exemplaires écoulés). Mieux encore, le Charo a réussi à placer 9 de ses 18 titres de Mr Sal dans le top 20 des titres les plus écoutés de la semaine lors de sa sortie.
Un accomplissement qu’avait déjà réussi un certain duo du 9-1 quelques mois auparavant. Pour son deuxième album paru en avril dernier, Koba LaD aussi a conquis le public (près de 15 000 ventes la première semaine et disque d’or depuis) mais s’est surtout affirmé auprès des critiques et des observateurs avec un opus soigné. Pour sa part, Zola a connu un succès semblable lors de la première semaine d’exploitation de son tout premier album Cicatrices (plus de 15 000 ventes), là aussi en avril dernier. Remarquable quand on sait qu’il paraissait le même jour, et donc dans l’ombre de Deux Frères. À noter qu’il n’aura fallu que trois petites semaines à Destin pour devenir disque de platine : Ninho aura décidément marqué l’année en devenant le tout premier rappeur français à dépasser la barre des 50 singles depuis l’ère du streaming. Du jamais vu, d’autant que 14 des 18 morceaux de son album sont aujourd’hui certifiés singles d’or.
Ninho est le 1er rappeur français depuis l’ère du streaming a atteindre la barre des 50 singles d’or !
Félicitation @ninhosdt 👏 pic.twitter.com/JefWEbeXyb
— RapFrançais (@RapFrActus) September 9, 2019
Un succès équivalent pour des registres bien différents
Si tous ces enfants de l’Essonne connaissent un succès étonnant en 2019, ces rappeurs du même département ne se tirent pas la bourre pour autant. Et pour cause, ils n’ont en commun que leur localisation et chiffres de ventes. En effet, il est intéressant de noter que si ces artistes performent tous au même moment, ils le font chacun dans des registres très différents les uns des autres. Entre le désormais célèbre cloud rap mélancolique et pessimiste de PNL, le flow électrique de Niska, la technique remarquable de Ninho et le rap très street de Zola et Koba LaD, il y avait de la place pour tout ce beau monde cette année. Une diversité musicale qui ne les empêche pas de profiter, ensemble, de la réussite.
Car quand ils travaillent ensemble, leur complémentarité ne fait aucun doute et saute aux yeux. Il suffit d’écouter, entre tant d’autres, La vivance (Ninho x Koba LaD), Méchant (Niska x Ninho), RR 9.1 (Koba LaD x Niska) ou encore Papers (Zola x Ninho) pour se rendre compte que l’alchimie fonctionne parfaitement entre eux tous, et même qu’ils prennent un plaisir non dissimulé aux featurings. L’esprit de compétition n’existe pas ou peu et laisse même place à une franche camaraderie et une vraie fierté à placer le 91 tout en haut du rap jeu.
Longtemps considéré comme une place à part dans le rap français avec des stars qui peinaient parfois à véritablement décoller, le 91 a attiré tous les projecteurs sur lui cette année et est incontestablement devenu la place forte du rap. Aujourd’hui, quel autre département d’Île-de-France – et au-delà – peut revendiquer une telle diversité et un tel succès en même temps pour autant d’artistes ? Sinik, Diams ou encore OL Kainry, Nubi et Disiz peuvent dormir sur leurs deux oreilles : le 91 est entre de bonnes mains. Et vu la cote de popularité toujours plus grandissante des rappeurs de l’Essonne ces derniers mois, le futur s’annonce, lui aussi, radieux.