SNEAKRS DAY, le jour du grand n'importe quoi ?

Les critiques s’abattent sur Nike. Difficile de leur donner tort.

Footwear 

Le premier SNEAKRS DAY de Nike avait été critiqué, le deuxième n’aura pas inversé la tendance. Au contraire, il l’a renforcée. Il suffit de se rendre sur les réseaux sociaux pour s’en rendre compte : après l’événement de ce 8 août, date anniversaire de l’application du Swoosh, de nombreux fans sont furieux. Que ce soit pour l’organisation, le stock, les paires… Presque tout, en somme. Et difficile de donner tort aux reproches.

Un jeu de grattage trop vite terminé

Récapitulons : pour ce SNEAKRS DAY, Nike avait pensé une double opération : un Scratch et un Stash Drop. Le premier se passait sur l’appli dès 9h. Nike invitait à naviguer parmi les nombreux produits présents afin de trouver des étiquettes à gratter (Scratch). Si l’une d’elles s’avérait dorée, on se voyait octroyer un access privilégié pour une future paire “chaude”. Mais premier souci, ces étiquettes dorées, en nombres limités, n’étaient plus disponibles au bout de dix petites minutes. Au-delà de quoi, ne restait qu’un message : “TROP TARD. Nous sommes à cours d’étiquettes dorées. Nous sommes navrés que vous n’ayez pas eu de chance cette fois-ci. Merci de votre participation et bonne chance pour l’année prochaine“, pouvait-on lire. “À l’année prochaine“, alors qu’une autre opération était justement lancée au même moment ? Oui, on pouvait déjà voir dans cette phrase un signe annonciateur pour ceux qui ne viendraient ni de Paris, Berlin ou Londres.

Le Swoosh aurait pu corriger le tir par la suite. Par exemple, en droppant des produits de manière répétée et pour des durées limitées sur l’appli, à l’instar de ce qu’avaient pu faire adidas et YEEZY quelques jours auparavant. C’est sûr, ça paraît moins fun – puisqu’on imagine que c’était là le but de Nike -, mais au moins tout le monde aurait reconnu le game et surtout, aurait eu sa chance. Or, plus rien n’est venu sur l’appli, et cette chance, au lieu de croître, n’a fait que s’amenuiser avec la deuxième opération. Le Stash Drop (traduit par cachette), sorte de Pokemon Go qui invitait à se déplacer le plus vite possible à des points précis et à se géolocaliser appli en main, était en effet limité aux trois seules villes européennes citées précédemment, ces fameuses “key cities” dans le jargon marketing des marques. De quoi renforcer l’impression d’exclusion des consommateurs, et cristalliser les critiques.

“Paris n’est pas le centre du monde”, le Stash Drop trop excluant

Nombreux sont ceux à avoir dénoncé une opération physique réservée aux quelques privilégiés résidants dans ces seules grandes villes. Il y a la Province qui raille l’unique choix de la capitale, mais aussi ceux de tous les pays où Nike n’a tout simplement rien organisé. Aux messages des Français “La France n’est pas que Paris”, ces derniers ajoutaient donc un “L’Europe n’est pas que trois villes”. Au vrai, même des Parisiens auraient pu s’en plaindre : le point de localisation est resté le même pour les trois drops effectués, avantageant les fans présents dans le secteur.

Alors oui, il est évident qu’en termes de logistique, il était impossible de contenter tout le monde. D’organiser des chasses aux sneakers à Avignon et au Monténégro. Mais tout cela aurait certainement été plus compréhensible, et moins critiquable, si l’annonce de l’event physique avait été faite plus tôt – manière de permettre à certains de prévoir le voyage – et si les teasers avaient annoncé la vraie couleur. On passera les critiques sur les paires – le public attendait visiblement mieux que deux sacai et une “Not For Resale” -, les stocks, les bugs. Il y avait trop peu sur l’appli, trop peu de villes, en gros trop peu d’accessibilité pour un event qui laissait augurer plus grand. Le SNEAKRS DAY est un flop. Sur la forme, comme dans le fond. Et sur le fond, on pourrait ajouter qu’il pose, aussi, une problématique de consommation.

Que faudra-t-il bientôt faire pour acheter une paire de basket ?

On imagine que dans les bureaux du Swoosh, on voulait donc faire du fun, du marrant. Voir peut-être même, du ludique. Super. Mais il ne faut pas oublier que tout ça n’était pas organisé pour offrir des paires – certaines ont bien été envoyées en cadeau au domicile de certains clients “fidèles” cela dit, ce qui n’aura pas manqué de faire rager les autres -, mais pour se voir offrir le droit d’en acheter. Et le Stash Drop d’apparaître comme un mix de l’ancien et du nouveau monde de la sneaker, du principe du “premier arrivé/premier servi”, et de celui des raffles où il s’agit de remporter le droit d’acheter. La frustration poussée toujours plus loin ? Si tel était le but sous-jacent, il est atteint.

Au vu des commentaires et images diffusés çà et là, force est de constater qu’il y eut affluence pour le SNEAKRS DAY. Quand bien même les drops aient eu lieu tout au long d’une journée de semaine. Le futur est peut-être là, tenons nous-y. Et salivons en vue de l’année prochaine, où le 8 août tombe un samedi. On a hâte de voir ce que le Swoosh obligera à faire pour acheter ses paires !

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