Sur quoi les géants de la mode se sont-ils finalement engagés durant le G7 ?
L’industrie textile prend ses responsabilités.
Invités à participer au G7 pour participer activement au débat environnemental, Chanel, Kering, Nike, Burberry, Zara, H&M, Prada et tous les autres des 32 principaux acteurs de l’industrie de la mode ont annoncé la signature d’un fashion pact qui se divise en trois champs d’action : “atténuer le changement climatique et s’y adapter”, “infléchir la courbe de la perte de la biodiversité d’ici dix ans” et “protéger les océans”. Climat, biodiversité et protection des océans. Tout un programme.
Des engagements ambitieux…
Chapeautées par François-Henri Pinault, le PDG du groupe de luxe Kering, les discussions entre les 147 marques signataires du pacte et les grands dirigeants du monde ont ainsi abouti sur une série d’engagements. Pour le moment, l’industrie de la mode est l’une des plus polluantes de la planète. Responsable de presque 20% des rejets d’eaux usées, de 10% des émissions de carbone dans le monde, elle est aussi coupable de déverser 500 000 tonnes de microfibres synthétiques dans les océans tous les ans. Le fashion pact a donc pour objectif de réduire drastiquement l’impact de la filière textile sur l’environnement.
Au G7, les marques signataires ont alors promis de réduire leur émission de CO2 et d’éliminer les plastiques à usage unique en 2030. Le recours aux énergies renouvelables, l’arrêt de l’approvisionnement auprès de l’élevage intensif au profit d’exploitations agricoles plus respectueuses de l’écosystème naturel ou encore soutenir les innovations en termes de matériaux alternatifs, sont tous des engagements pris par les leaders de l’industrie textile. Des initiatives urgentes dont les moyens qui seront mis en place pour y parvenir n’ont pas été dévoilés pour le moment, chaque groupe ayant ses spécificités qui lui sont propres.
… qui n’ont pas convaincu tout le monde
Mais les promesses ambitieuses du fashion pact n’ont pas encore convaincu les ONG de défense de l’environnement. Ces dernières craignent un effet d’annonce plus qu’un véritable engagement sur la durée. “Il ne faut pas ralentir la pollution, il faut arrêter de polluer. Il faut arrêter l’élevage”, assène Muriel Arnal de l’ONG One Voice pour le Huffington Post. “Aller au G7 pour annoncer que l’on essaie de chercher des améliorations, c’est très disproportionné par rapport à la situation écologique actuelle“, poursuit-elle même avant de s’interroger : “à l’heure de l’urgence climatique, soit le ‘Fashion pact’ est vraiment innovant, courageux et fort, soit c’est de la pure communication politique…”
Une réunion entre les marques et les groupes signataires du fashion pact est prévue en octobre prochain “pour rentrer plus en détail sur la manière de travailler ensemble”, a communiqué Kering à l’AFP. Il faudra de toute façon attendre un moment avant de s’assurer que les ambitions du fashion pact ont reçu les moyens nécessaires pour véritablement avoir un impact sur l’environnement.
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