Espace repensé, nouvelle sélection et développement de sa marque… On vous présente le nouvel Homme du concept store parisien Merci

Il y a du changement chez l’Homme Merci. Entre un espace réinventé, une sélection actualisée et même le développement de sa marque, dont il nous dévoile aujourd’hui en exclusivité ses premiers t-shirts graphiques, le concept store parisien a totalement repensé le menswear. On a discuté de ce renouveau avec son instigateur, le directeur créatif Dan Sablon.

C’est une destination shopping courue du tout Paris. Mais plus qu’une destination, un lieu. Situé sur le boulevard Beaumarchais, à équidistance des places Bastille et République, le concept store Merci réunit mode, design et déco dans un espace imposant où il fait bon flâner – et où on peut techniquement s’éterniser, à renfort de restauration. Et alors qu’il vient de fêter ses dix années d’existence, le magasin a orchestré un gros changement sur l’Homme. Ce qui saute aux yeux, sitôt passés l’habituelle cours intérieure pavée et porte vitrée, une fois le regard tourné vers son emplacement habituel, directement sur la gauche. L’espace est plus aéré, plus clair, plus grand. “C’est une impression, ça n’est pourtant pas plus grand qu’avant“, sourit Dan Sablon, l’homme derrière la réorganisation de l’Homme. Fashion Director chez Lui Magazine, il a été nommé voilà peu directeur créatif du département menswear du concept store, avec pour mission de le “rebooster“. Ce que l’on visualise par cette réorganisation, bien qu’il ne s’agisse pas de l’unique changement du lieu.

Plus de clarté pour l’espace, de polyvalence pour la sélection

Certes, la révision de l’espace était l’un des premiers éléments identifiés par Dan Sablon, pour qui l’organisation propre à Merci ne collait pas forcément à l’Homme, qui selon lui, “a besoin de clarté : il peut acheter une collection entière s’il a compris ce qu’il y avait, en quoi ça pouvait lui être utile. Du coup, clarté, produits bien rangés, classés, tout très net. Cette partie un peu germanique est aux antipodes de Merci, qui donne l’impression de pouvoir trouver des choses en fouillant, mais justement le but était de créer un espace pour l’Homme, et là c’est clair, on voit tout“, nous explique-t-il. Et ce que l’on voit, c’est aussi une nouvelle sélection, sa mission première pour le store, lui qui était chargé en premier lieu de “réadresser le buying, le terreau de marques qui avait fait Merci“. La sélection Merci, pointue mais éparpillée, a donc été repensée. Exit certaines marques, welcome de nouvelles, et dans l’absolu, plus de pièces pour les heureuses élues.

“L’idée était de réduire le nombre, tout en étoffant ce qu’on gardait, pour que les gens comprennent l’ADN des différentes marques“, résume Dan. Parmi les 69 enseignes présentes, dont 32 arrivantes, il y a toujours du pointu, incarné par du technique japonais comme White Mountaineering, mais aussi et nouveauté, du vintage symbolisé par d’autres experts nippons et une sélection venue du shop du roi du vintage parisien Gauthier Borsarello, de l’accessible avec des Carhartt, Stüssy ou Dickies, du streetwear bien senti avec Aries, jusqu’à des sneakers. Le but de cette diversité de l’offre, répartie par coloris ou univers mais sans distinction de prix – “un tee noir a pour moi autant de valeur en tant que produit qu’un autre à 1500 euros” -, est de se rendre accessible au plus grand nombre. “Merci est une destination, je voulais l’accentuer. J’ai regardé le quartier, boulevard Beaumarchais, identifié la clientèle. Les skateurs de République, ils n’y entraient pas. Je trouvais ça étrange. J’ai voulu adresser une offre, leur offrir quelque chose, pour que Merci soit une destination où ils auraient du choix. Donc du coup c’était réunir les gens, de par l’univers de marques, la manière de communiquer“, poursuit Dan, qui quelques semaines après l’inauguration du nouvel espace, peut déjà se satisfaire d’une nouvelle clientèle, sans avoir perdu l’ancienne. De bon augure, alors que la marque Merci vient de se lancer.

La marque Merci, aujourd’hui des t-shirts et demain… une sneaker

Au milieu des racks de cet espace Homme, on peut en effet entrevoir des produits estampillés d’un “Merci”. Oui, Merci a désormais sa marque, toujours sous l’impulsion de Dan Sablon, loin d’être néophyte en la matière, lui qui tient un solide passif de designer, et a notamment épaulé les Marc Jacobs ou Rihanna dans la conception de leurs collections. La démarche n’était pas prévue à la base, mais elle “est venue naturellement, après avoir développé l’identité visuelle” de ce nouvel Homme Merci, de consort avec l’artiste italien Alessandro Apai. Des visuels de ce dernier, “des dessins naïfs” pour le packaging Merci, sont nés les premiers t-shirts graphiques de la marque, qu’on nous dévoile aujourd’hui en exclusivité en marge de leur arrivée dans les rayons.

Ces mêmes designs s’apposent sur somme de goodies, tandis que Dan se concentre sur d’autres pièces plus travaillées. Par conviction vis-à-vis d’une pièce polluante, il a créé un jean à la toile écologique, décliné en blanc et noir. Par volonté de proposer un costume “bien coupé à un bon prix“, il a créé celui de Merci, dans un drap de laine qu’il décrit comme “incroyable“. Bientôt, viendront une écharpe, une veste teddy… et même une basket. “Des pièces très simples, qui pourront être achetées facilement dans le packaging qu’on a créé“, assure-t-il. Toujours “work in progress“, l’Homme Merci va voir sa marque et son offre s’étoffer, et des collabs arty rythmer son actualité. Autant d’éléments qui, “quand les gens viendront, vont les faire se sentir bien et se dire ‘ok, ça c’est Merci’”. De destination courue, le concept store s’attirera sans doute, dorénavant, quelques amateurs de streetwear en plus.