Voilà comment font les sites de revente pour authentifier les sneakers que vous allez acheter

Suivez les experts de Vestiaire Collective.

Footwear 

Alors que le resell connaît une croissance exponentielle, l’authentification des sneakers, produits phares du marché, est devenue un véritable enjeu. Pour les acheteurs, les vendeurs, comme les plateformes de mise en relation : StockX, Klekt… ou Vestiaire Collective. Parce que le site de dépôt-vente a toujours fait de l’expertise l’un de ses crédos, il s’est vite armé pour répondre à la problématique sur le terrain de la basket. Ce qui en fait l’intervenant idéal pour converser des grandes questions de l’authentification.

Tiens, là tu vois, on va rentrer des Tom Sachs x Nike Mars Yard“. Des Tom Sachs sur Vestiaire Collective ? Oui, et pas qu’une, qui plus est. Alors on en convient, “sneaker” n’est pas forcément ce qui vient à l’esprit quand on pense au site – on lui associe plutôt les termes “femme” et “luxe”. Mais derrière cette anecdote distillée par Enzo Metroz, manager de la catégorie sneakers et streetwear, se trouve la réalité qui veut que la plateforme de dépôt-vente est désormais bien installée sur le créneau de la revente de baskets. Si elles ont toujours été présentes sur Vestiaire, qui fêtera bientôt sa décennie d’existence sur la toile, elles ont connu un boom depuis une grosse année, et plus particulièrement depuis les sorties rapprochées des Triple S et du pack The Ten. “Depuis un an, les sneakers représentent une croissance de 60-70% en ventes, et en dépôts à peu près pareil, entre 50 et 60. C’est énorme. On a des marques comme Off-White™ qui ont explosé, et fait plus 300% l’année dernière par rapport à la précédente“, illustre Enzo. Face à cette montée en flèche de la sneaker, et la multiplication des paires exclusives lui parvenant, Vestiaire s’est adapté pour garantir à ses clients ce qu’il leur a toujours offert en service : la certitude d’un produit authentique. Curation, communauté et authentification sont nos trois piliers“, synthétise Sophie Hersan, co-fondatrice du site. Qui en plus de ses experts venus de Maisons de ventes aux enchères, a donc tenu à s’entourer de “collectionneurs. Il a fallu qu’on s’entoure de passionnés issus de la communauté. On a, avec le temps, acquis une bonne connaissance“, poursuit-elle. À la connaissance se joint la méthodologie : deux niveaux d’authentification, avec une première analyse photo pour enregistrer la publication d’une annonce, et une expertise au toucher pour valider la vente. “Les équipes sur photos sont formées par les personnes qui les ont ensuite dans les mains pour reconnaître sur images les vraies des fausses. Donc il y a cette double étape. Sur ce type de produits, il est essentiel pour nous de les avoir entre les mains“, détaille Sophie. C’est à travers ce circuit parfaitement rodé que Vestiaire authentifie ses sneakers. Avec une certitude quasi-absolue.

Photo Vestiaire Collective

L’authentification sur photos, “c’est compliqué”

Premier constat, érigé à toutes les étapes du process de Vestiaire : authentifier une sneaker sur la base de simples photos, “c’est compliqué”. Du moins, quand le nombre de clichés et les angles sont limités, ou qu’on est en présence de copies bien exécutées. Sur du grossier, à l’instar de ce modèle présenté comme une “270 Off-White™”, taguée d’un “Air” dont la bulle est remplie de billes oranges de pistolet à air comprimé, il n’y pas de souci. Ça peut paraître bête, mais l’authentification débute à cet endroit pour la team d’analyse photo, appelée “modération” : il s’agit de vérifier que le modèle – ou coloris – existe bel et bien. Et ensuite, qu’il est sorti. “Il nous est arrivé de recevoir des produits qui n’étaient même pas encore sorti au retail. Il faut être au courant de l’actualité, c’est important de savoir ce qui sort, est-ce que telle collab existe, est-ce que tel modèle est sorti en tel coloris, en quelle année…“, témoigne Victoire Boyer Chammard, à la tête de l’authentification chez Vestiaire. Des problématiques que viennent régler, autant qu’une sacro-sainte facture, la barre de recherche Google et la base de données de la plateforme. On joue toujours la prudence, notamment sur les inévitables Off-White™ et YEEZY, dites limitées mais dont les sorties sont récurrentes. Tout se jouera ensuite aux détails, de visu, en commençant par ce qu’on aperçoit en premier d’une paire. Et qui n’est pas la basket.

Photo Vestiaire Collective

A., l’experte de Vestiaire pour l’authentification des sneakers, nous sort une boîte YEEZY. Son analyse commence là. “Si packaging il y a, je débute par là. Par exemple ici, on est sur une YEEZY, généralement il y a packaging parce que ce sont des paires que les gens achètent pour revendre. Donc je regarde la couleur, déjà, qui est toujours la même. BOOST doit être écrit sur la tranche, le sticker doit apparaître, parfois deux fois quand c’est de la revente, l’ouverture de la boîte est en tiroir, et non par le haut – ça n’existe pas. De là, je sais que mon packaging est bon“, assure-t-elle en préambule. Des vérifications qui sous-entendent une connaissance. Au moins autant que la suite : A. ouvre la boîte, mais ne passe pas directement à la chaussure, sinon aux éléments l’entourant comme… le papier kraft. “Je regarde qu’il n’y ait pas de dust bag, il n’y en a jamais sur la YEEZY, le cas échéant la sneaker n’est certainement pas conforme. Le papier kraft est toujours de cette couleur, une couleur naturelle, je regarde la matière du papier aussi, qu’elle ne soit pas trop glossy, pas trop épaisse. Les matériaux sont toujours les mêmes“, continue-t-elle. Ce sont ces étapes, dont le tangible ne peut être mesuré sur de simples photos, qui figurent au premier rang de la check-list de l’experte. “On procède avec méthodologie, étape par étape, du global au détail“, pointe Victoire. Si le packaging fait déjà l’objet d’analyse, c’est qu’il peut donc conditionner le reste.

Papier kraft, étiquette de sizing et “petits trucs”

Sur une paire neuve, A. dit pouvoir checker l’odeur particulière de l’intérieur d’une sneaker. Ici, elle passe directement sur les matières. Sur cette YEEZY 700 Wave Runner, “le cuir sur le haut est grainé, nervuré, non pas lisse“. Les couleurs du mesh ensuite, “un vert sapin, un bleu jamais trop pétant, le lacet jaune pastel“, qui doivent également être en conformité sur les deux chaussures. Des éléments dont on ne peut, là encore, saisir la pleine mesure sur la base de visuels. Au contraire de ce que l’experte appelle “les petits trucs” d’une basket, comme le nombre ou l’alignement des petits points sur le talon de cette YEEZY. Ou encore, sur des données qui peuvent être négligées par le contrefacteur, comme la typographie du branding sur une languette, ou l’étiquette du sizing. À côté de la 700, A. nous pointe par exemple une 350 dont la taille US ne correspond pas à ses équivalences européennes ou asiatiques. Son regard se pose enfin sur son dernier point de contrôle, les coutures, avec l’assistance d’une lumière bleue pour vérifier la régularité des points. À l’extérieur, puis à l’intérieur de la basket, où elle en profite pour checker encore les tags. “Là-dessus, on est pas mal“. Il lui aura fallu à peine dix minutes pour faire le tour d’une opération qui nous apparaît machinale, mais réservée aux initiés.

Photo Vestiaire Collective

L’authentification d’une sneaker, sans être une science exacte devant la multitude des modèles, passe par la connaissance et des vérifications soignées. Avec sa méthodologie en deux étapes, Vestiaire se situe bien. Mais il lui arrive aussi de coincer, avec des paires très pointues et limitées sur lesquelles ses experts ne peuvent avoir de recul. Dans ce cas, on ne prend aucun risque : la vente est bloquée et c’est un intervenant extérieur, spécialiste reconnu du milieu venant régulièrement informer le personnel, qui tranchera. Preuve que rien n’est jamais simple dans ce vaste marché qui évolue vite, avec toujours la contrefaçon dans son sillage. “À chaque nouveau modèle, on se repose les mêmes questions“, acquiesce la co-fondatrice Sophie, quand Victoire assure que “les réseaux sociaux font que ça s’accélère beaucoup. Avant même que la pièce ne sorte, le contrefacteur commence déjà à travailler. Souvent l’extérieur est plutôt bien fait, mais l’intérieur est catastrophique parce qu’il n’a pas encore eu le modèle en main, et se base sur les photos. Dans la contrefaçon il y a plusieurs niveaux : le modèle qui sort à peine très grossier réalisé sur photos, qui va ensuite se développer dans les détails, les finitions et matériaux. Et puis un nouveau modèle s’apprête à sortir, et on revient au grossier“. Un cercle avec lequel les sites de revente doivent toujours composer, et pour l’efficacité, en s’appuyant sur leurs passionnés. Lesquels gardent toujours en tête ce qu’Enzo décrit finalement comme l’élément clé de l’authentification, sa base, “le plus important : apprendre à reconnaître une vraie, plutôt qu’à reconnaître une fausse“. Qui sait, tout cela vous servira peut-être pour votre prochain coup de coeur chiné chez un particulier.

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