Exclu : Pour L'Exposition Trajectoire L'Artiste Freaky Debbie Imagine Une Veste Avec Des Ballons De Basket
“When Basketball Inspires”
Du 8 au 10 février prochain, le basketball et l’art vont s’entrechoquer lors de l’exposition Trajectoire qui aura lieu au Garage Amelot dans le 11ème arrondissement de Paris. Parmi les 30 artistes qui vont exprimer leur version du basketball dans les 5000 mètres carrés qui accueillaient le dernier défilé “Track & Field” d’Off-White™, la créatrice Freaky Debbie présentera une œuvre exprimant sa vision du Bball à travers son identité si singulière, une veste avec des empiècements de ballons de basket. “J’ai envie de casser les codes, de démocratiser le streetwear, d’en faire de la haute couture. C’est ce mélange des codes que j’adore” nous confie t-elle lors de notre rencontre. Car c’est comme ça qu’on connait Freaky Debbie. Par les images fortes que son travail renvoie. Sa collab avec New Era qui lui a permis de “s’approprier les codes masculins du streetwear pour en faire des pièces féminines”, son défilé pour les 10 ans d’Ed Banger ou son projet avec IKEA qui “a détourné l’image de la marque pour lui donner un angle un peu plus mode et féminin” ont marqué les esprits et imprimé la patte de la créatrice dans l’industrie. Actuellement à la direction artistique de la marque Rivieras, la jeune femme à qui “la street culture manque un peu” nous a ouvert les portes de son atelier pour nous dévoiler en avant-première l’œuvre qu’elle présentera lors de l’exposition Trajectoire.
Comment se démarquer avec trois silhouettes dans 5000 mètres carrés d’exposition ? Comment se distinguer quand certains auront des installations de plusieurs mètres de haut et long alors que Freaky Debbie n’aura que quelques silhouettes ? En étonnant. En “cassant les codes” comme la créatrice adepte de l’upcycling le dit si bien. Passant en revue ses croquis et retouchant le mannequin sur lequel elle travaille sa pièce, l’artiste nous explique son art : “j’ai déjà dessiné un peu le blouson du coup on va faire un manteau en fourrure dans lequel on va incruster des morceaux de ballons en se servant de leurs lignes pour lui donner du graphisme. La technique pour le coudre est assez complexe, donc on perce à plusieurs endroits et ensuite on passe le fil à broder à travers le tissu pour garder les formes structurelles du ballon, mais il faut que le reste de la pièce reste ample et fluide. Il faut que ce soit portable. Ensuite, pour la robe, j’utilise des plus petits ballons qui s’adaptent au corps de la femme. Pour ça j’utilise des ballons noirs et du cuir d’agneau pour faire un patchwork assez graphique.” Et comme les codes n’étaient pas assez bousculés la designer ajoute : “j’exagère souvent les formes de la femme et ici les codes du basket pour les réinterpréter de façon féminine.”
Comme Andrea Crews avec qui elle a déjà collaboré par le passé, Deborah aime aussi intégrer une dimension upcycling à son travail. En passant sa main à l’intérieur de la veste encore vierge, elle explique : “la doublure de la veste va être composée de plein de maillots de basket de chez Tealer qui est partenaire de l’event. Je vais aussi faire un hoodie, une robe et une banane.”
En refermant la pièce qui devrait être finie très tard dans la nuit de mercredi à jeudi, Debbie évoque l’industrie de la mode d’aujourd’hui avec un regard lucide et honnête : “il y a des jeunes qui s’inspirent de ce que j’ai pu faire et qui me dépassent parce que je ne suis plus hyper active. Ce qui me peut me blaser c’est que je vois que la mode avance sans moi.” Avant de se projeter vers l’avenir et d’évoquer la suite de sa carrière : “j’aimerais relancer une vraie agence créative et développer des projets pour plein de marques. Faire de la direction artistique, direction de collection mais plus sous la forme d’une marque car j’ai déjà vécu ce truc dur chez Pantheone.”
Mais avant tout ça, il y a l’exposition Trajectoire, durant laquelle vous pourrez découvrir la pièce de Freaky Debbie dans son intégralité. À mi-chemin entre mode et basketball, la silhouette créée par Deborah aimentera les regards du Garage Amelot durant ces 3 jours imbibés de Bball. Dans un dernier soupir au milieu d’une journée bien remplie, Debbie conclut notre entretien éclair un fil de couture à la main et l’œil passionné : “Mais des projets comme celui-ci me font beaucoup de bien car ils me permettent de m’exprimer pleinement.”
Exposition Trajectoire
Du 8 au 10 février
Entrée libre de 10h à 20h
Garage Amelot
2 Passage Saint-Pierre
Paris 75011