Fashion Mystère : La Survie Auprès Des Stars Du Jean (Beaucoup Trop) Skinny Et Troué
MAIS POURQUOI ?
Les rares marques qui en font encore l’appellent ‘jean destroy’, ‘jean motard’, ‘jean biker’. On se contentera d’une description : ce jean, c’est un skinny avec des trous, mais avec ces caractéristiques poussées à leur paroxysme et renforcées par d’autres détails, tel un gros délavage, des fermetures à glissière multiples, des empiècements nervurés. Souvent, c’est tout ça à la fois.
"Jean motard" Balmain. 990€.
Balmain ou DSQUARED2, voilà les griffes encore à la manoeuvre de ce qu’on pourrait voir comme l’un des derniers résidus de feu cette période d’inspiration creuse des années 2000. Mais inutile de dire que leur jean ne convainc pas grand-monde. La rue ne porte pas la pièce, complètement hors tendance – si tant est qu’on considère qu’elle l’ait jamais été un jour -, et les podiums ne l’ont d’ailleurs jamais adoptée. Pourtant, elle est toujours là. Elle survit. Et pas par le biais de n’importe qui. Validée par un monde bien connu et positionné dans les hautes sphères du follow, on la voit sur des rappeurs, au hasard les copains Booba et Kaaris, et sur beaucoup de footballeurs comme, au hasard encore, Presnel Kimpembe, Ousmane Dembélé, Adil Rami ou Olivier Giroud - les arrivées des Bleus à Clairefontaine constituent des preuves irréfutables.
En résumé, on est donc sur un produit rejeté par la mode, porté par une infime minorité de la population, mais qui reste adopté par une part conséquente de stars. Voilà qui défie toute logique. Ce jean semble ignorer le fait que la mode se nourrisse de l’environnement – le commun du mortel s’inspire de la personnalité qu’il kiffe, cette dernière s’inspire de la rue, tous s’inspirent des créateurs et inversement -, et se pose en exception à la règle qui voudrait qu’une pièce gagne en popularité avec son port par des stars adulées. Sacrée curiosité.
Dans un tel contexte, reste à savoir pourquoi ces stars y restent tant attachées. Peut-être le jean est-il entretenu par l’influence qui s’opère dans leur cercle commun, lequel serait donc totalement hermétique à ce qui se passe en dehors. C’est possible. Ce qui est on ne peut plus sûr en revanche, c’est qu’en ne cédant pas à cette pub vivante, le grand public veut implicitement dire quelque chose à ses idoles. Ce petit quelque chose que la politesse réduit habituellement au silence, ou dissimule sous le convenable ”ça ne me plaît pas” inculqué par mamie ? Oui, en ne validant pas la pièce validée par ces stars, ne veut-il tout simplement pas leur dire que le jean destroy est moche ? La théorie se tient. Même si là encore, elle ne contrarie en rien l’existence d’une pièce qui n’en est plus à un obstacle près. Tant pis, tant mieux, c’est au choix, mais au fond, survivre dans une telle défiance force le respect.