Le Leadership De Pogba, La Méthode Deschamps... Ce Qu'Il Fallait Retenir Du Documentaire Sur Les Bleus

“On vient pour gagner cette putain de Coupe du Monde !”

Alors que les deux étoiles qui ont illuminé les yeux des Français depuis dimanche soir brillent encore dans le ciel bleu de l’hexagone, un documentaire retraçant l’aventure des joueurs français était diffusé hier soir sur TF1. Intitulé Les Bleus 2018 : L’Épopée Russe, le film de 3 heures nous invitait à plonger dans l’intimité du groupe France depuis son arrivée à Clairefontaine jusqu’à sa gloire finale. Le documentaire habilement monté nous montre le quotidien de cette jeune génération que l’on a autant découvert sur le terrain qu’à travers les réseaux sociaux. Si Hugo Lloris porte bien le brassard de capitaine, ce sont les mots de Paul Pogba à ses partenaires qui ouvrent le film et témoignent de son omniprésence en tant que meneur d’hommes. S’il laisse sa place au chef d’orchestre Didier Deschamps pour la tactique et le management de la vie de groupe, il ne fait aucun doute que ce groupe était déjà une famille avant de sceller ce lien par l’or de la Coupe du Monde. Découvrez notre analyse du documentaire ci-dessous et sachez que vous pouvez revoir ici.

Pogba, Lloris et Matuidi en meneurs d’hommes

Le brassard serré sur le bras qui a tant de fois sauvé les Bleus à quelques centimètres de sa ligne, Hugo Lloris a toujours été un personnage discret et de nombreuses interrogations planaient sur son rôle de leader dans le vestiaire des Bleus. Mais qui pouvait bien galvaniser les troupes ? Qui pouvait avoir les mots pour électriser ses 22 coéquipiers. Des matchs amicaux à la phase de poule jusqu’à la causerie de France-Argentine, le documentaire nous offre un Paul Pogba exaltant et fédérateur. Avec des mots qui rentreront sûrement dans l’histoire des Bleus, on découvre la Pioche avec un air de Makélélé quand il crie : “Ce soir je ne rentre pas, demain je ne rentre pas ! On va rester à l’hôtel, on va encore bouffer ces putains de pâtes ! Je veux qu’aujourd’hui on soit mort sur le terrain ! Aujourd’hui on va les tuer ces argentins ! Messi ou pas Messi on s’en bas les couilles ! On vient pour gagner cette putain de Coupe du Monde !”

Révélateur de la place du milieu de terrain de United dans le vestiaire des Bleus, le film montre aussi que Lloris joue son rôle de capitaine en parlant à ses joueurs quand il le faut et qu’il peut compter aussi sur Blaise Matuidi, Steve Mandanda ou Raphaël Varane pour le suppléer. S’il a fallut que les 11 joueurs de terrain fassent les efforts ensemble pour ramener la Coupe dans l’hexagone, ces quelques joueurs ont tenu un rôle prépondérant sur et en dehors des terrains et lorsqu’ils ne motivaient pas leurs coéquipiers, c’est que le maestro de cette équipe, Didier Deschamps, donnait ses instructions.

Deschamps, le chef d’orchestre

L’un des personnages les plus en vue de ce film, souvent critiqué, l’analogie avec le Aimé Jacquet de 98 est inévitable. Sûrement moins critiqué que son homologue d’il y a 20 ans, le désormais double champion du monde se dévoile et affiche au grand jour ses méthodes de travail pendant 3 heures. Des causeries d’avant-match aux séances à huis clos en passant par les moments de détente, le coach des Bleus est toujours en éveil et ne laisse aucun détail au hasard.

Malgré la sérénité affichée dans les médias après le premier match face à l’Australie, on découvre qu’une réelle remise en question a été initiée par la Dèche. Lors de l’analyse du match avec les joueurs, il n’a pas hésité à mettre Kylian Mbappé face à ses responsabilités, lui qui n’avait pas fait assez d’effort selon les statistiques individuelles. Même lors des parties de ping-pong, on voit D.D interdire les tournantes à Benjamin Mendy et Ousmane Dembelé en précisant qu’il aurait pu “perdre un mollet la dernière fois” qu’il a joué à ça. Malgré ce paternalisme, la famille tricolore a très bien vécu ensemble et les instants de camaraderies n’ont pas manqué de faire grimper la cote de cette jeune équipe de France.

Les Bleus, une famille liée à vie

Se clôturant sur le discours de Didier Deschamps expliquant le lien indéfectible qui lie les joueurs à jamais, le programme nous montre la construction de ces liens au fil de la préparation et du Mondial. Passant par le rire et les moments de partage, les pichenettes de Florian Thauvin ou Kylian Mbappé sur les oreilles des perdants des jeux de cartes, les danses de Presnel Kimpembé et de Benjamin Mendy ou les blagues d’Adil Rami à Benjamin Pavard, ces moments de décontraction donnent une impression de colonie de vacances à cette équipe durant les périodes de repos. À la fin des matchs, les célébrations deviennent de véritables rituels où les meneurs de muent en ambianceurs après 90 minutes de folie. La tension qui redescend et les adversaires d’un soir redeviennent des amis comme Edinson Cavani, venu féliciter les français et son compère de l’attaque Kylian Mbappé avec beaucoup d’humilité et de classe. Même à quelques minutes de la demi-finale face à la Belgique, la tranquilité de Samuel Umtiti qui révèle son parfum de la victoire avec humour prouve du climat sain dans lequel les Bleus ont vécu pendant plus d’un mois. Des sourires, du travail et une cohésion qui se résument par le doux parfum du défenseur du FC Barcelone, qui peut désormais se vanter du plus beau des titres, comme ses 22 coéquipiers avec qui il a marqué l’histoire le 15 juillet dernier.

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