C’est en pleine Fashion Week qu’Air Jordan a donné rendez-vous au basketteur Russell Westbrook, à la chanteuse Billie Eilish et à la personnalité multi-casquettes de Don C, aussi connu pour être le confident de Kanye West. On est au lendemain du premier défilé de Virgil Abloh pour Louis Vuitton et il plane comme une atmosphère de renouveau. On ne parle pas d’un nouveau départ mais plutôt d’une célébration de la street-culture et le sentiment qu’elle est enfin couronnée.

Air Jordan don’t age

Face à nous Westbrook, né en 1988, Billie en 2001 et Don C à la fin des années 70, sont la parfaite représentation du Jordan d’aujourd’hui. Un panel des générations qui aiment la marque pour différentes raisons mais qui ont toutes en commun l’adoration de la griffe. Et Air Jordan le sait, si elle mise sur son héritage pour cimenter ses produits, elle compte aussi sur la nouvelle génération pour faire ce qu’elle sera demain. “Air Jordan pour moi c’est le reflet de mes plus beaux souvenirs en tant qu’enfant. Les sneakers c’est ma vie, si vous me voyez tous les jours vous savez à quel point j’aime les sneakers, vous me verrez rarement porter autre chose.” explique Don C qui fait figure d’OG dans le monde des sneakers. “Les baskets c’est devenu un véritable lifestyle. Je suis inspiré par les gens qui sont sur le courts comme Russell par exemple mais aussi par ce qui se fait hors du terrain. Michael Jordan c’était le joueur le plus stylé sur le court mais aussi en dehors. C’est lui le trend-setter de la culture sneakers. Cette culture de la mode en NBA ça existe grâce à lui. Tu vois je me sens plus frais en portant des Jordan à la Fashion Week qu’en portant autre chose. C’est à ce point-là pour moi”, assure celui qui depuis de nombreuses années collectionne les paires de sneakers. Il en détient plus de 10 000, nous confie t-il. “Je loue carrément des box pour les stocker. A New-York je dois avoir 4 000 paires, 3000 paires à Chicago et à LA se sont seulement celles que je porte tous les jours, genre 1 000”, nous lance celui qui se rappelle aussi que grandir dans les années 90 à Chicago a forgé son amour pour Jordan : “J’ai grandi à Chicago dans ces années-là et franchement c’était LA vie. Tu vois le show Louis Vuitton d’hier avec Abloh. La même. Je me rappelle aussi qu’à chaque fois que j’allais à l’étranger avec mon père quand j’étais un gamin et que je disais que j’étais originaire de Chicago, le premier truc qu’on me demandait c’était “Tu connais Michael Jordan ?”

“Quand je vois Michael Jordan je le vois comme celui qui a ouvert la voie à la culture sneakers”. Russell Westbrook

Pour la jeune chanteuse Billie Eilish, qui n’a pas connu les heures de gloire de MJ, la marque représente surtout une certaine sophistication : “personne ne fait attention à ça mais avec Jordan même le dessous de la chaussure est designée.”. La chanteuse, à qui on doit le titre “Ocean Eyes”, se félicite de porter les couleurs d’une marque qui sait aussi parler aux femmes. “Vous savez quand j’étais jeune je ne regardais que les sneakers des garçons parce qu’il n’y avait aucune basket de fille qui me plaisait. Je ne demandais jamais ma propre pointure, mais plutôt la version masculine dans la plus petite taille disponible.”, explique celle qui peut désormais trouver les modèles qu’elle a toujours voulus à ses propres pieds. Mais tous sont unanimes, peu importe la façon dont ils ont rencontré la marque Jordan pour la première fois, tous utilisent le même mot, “culture”. “Je suis née en 2001 et pourtant tous les gens que je côtoie portent des Jordan. C’est à ce point ancré et naturel. Et puis pour notre génération il y a eu cette chanson de RiFF RAFF « TiP TOE WiNG iN MY JAWWDiNZ”,  explique Billie avec un sourire. Une anecdote qui peut paraître anodine mais qui rappelle ainsi, que des années 90 à maintenant, Air Jordan a toujours réussi à s’ancrer dans la société. En se laissant se faire approprier.

“Quand j’étais enfant j’ai toujours rêvé de jouer avec des Jordan. Et quand je vois Michael Jordan je le vois comme celui qui a ouvert la voie à la culture sneakers” ajoute Russel Westbrook, qui comme chacune des célébrités présentes en ce jour à Paris, rappelle que Jordan s’immisce dès le plus jeune âge dans le quotidien, peu importe la génération. Il suffit de demander à Don C l’héritage qu’il veut laisser à ses enfants de la culture sneakers pour comprendre que les prochaines générations seront tout autant imprégnées par l’aura de la marque : “Mon fils il a 8 ans maintenant mais quand il en avait 5, il était persuadé que toutes les chaussures étaient des Jordan. Il pensait que le mot pour chaussure c’était le mot Jordan. Je me rappelle d’une fois où un autre enfant est arrivé à l’école avec une paire de basket différente. Mon fils m’a dit : ‘il a des Jordan violettes !‘. J’ai dû lui expliquer que ce n’était pas des Jordan mais juste d’autres sneakers, que Jordan c’était une marque. Que toutes les chaussures n’étaient pas des Jordan”, nous confie celui qui est aujourd’hui venu apporter sa propre pierre à l’édifice Jordan.

” Il faut garder l’héritage des OG parce que c’est le ciment de Jordan et aussi accueillir cette nouvelle génération”. Don C

Pour les young kids du block

Ce que veut Don C c’est que “la nouvelle génération puisse apprécier l’héritage de la marque tout en y apportant sa plus-value”, et c’est “pour ces fameux kids du block” qu’il a imaginé ses toutes nouvelles Air Jordan. La garçon a utilisé la semelle d’une Air Jordan 3 qu’il considère “comme la fondation de la marque” et l’a surmonté d’une Air Jordan 1. “Je sais que Michael Jordan aimait avoir l’avant de ses chaussures complètement vierge mais je suis venu y rajouter un strap. Je voulais apporter un petit twist à ce modèle rétro parce que pour beaucoup de jeunes les modèles rétro n’ont pas la même résonance que pour nous. Ils ne s’en rappellent pas de la même façon alors j’essaie de faire des choses que la marque n’a pas encore faites par le passé. Il faut garder l’héritage des OG parce que c’est le ciment de Jordan et aussi accueillir cette nouvelle génération.” assure t-il.

Et c’est la première fois qu’une Air Jordan de la gamme basketball arbore une languette sur le devant de la chaussure.“A la base je devais simplement mettre un upper d’Air Jordan 1 sur une semelle d’Air Jordan 3. Et puis j’ai appelé Paul, un designer de Jordan Brand en lui disant : mec j’ai une idée mais j’ai juste besoin d’abord que tu me cuisines un truc, un mélange d’air jordan 3 et 1 et quand je viens à Portland, fais-moi confiance je fais le reste. Et en une journée ça s’est fait. Juste comme ça”, nous raconte Don C qui, s’il se considère comme un OG nous lance en partant : “Young niggas shit we don’t age”. Tout comme Jordan qui continue à ne prendre aucune ride.