Pour Les 20 Ans De La Nike Tn, Ils Racontent Leur Histoire Avec La Requin, Episode 1 : Dan Sablon
“L’authenticité d’une requin n’a pas d’équivalent.”
Afin de célébrer les 20 ans de la Nike Tn, nous sommes partis à la rencontre des amoureux de la requin. Depuis sa naissance en 1998, la Air Max Plus a su traverser les époques et chausser les banlieues de l’hexagone avec audace avant d’envahir les silhouettes des Fashion Week du monde entier. Le premier épisode de cette série consacrée à la version parisienne du modèle iconique nous emmène à la rencontre de Dan Sablon, Fashion Director chez Lui Magazine. Le créatif parisien au background de designer a notamment épaulé Marc Jacobs ou Rihanna dans la conception de leurs collections. À travers ce portrait capturé dans une suite du Royal Monceau, vêtu d’un costume noir et blanc, Dan exprime parfaitement l’ambivalence de la paire emblématique qu’il nous raconte ci-dessous.
À quel moment es-tu devenu un fan de sneakers ?
Je pense que je suis devenu un fan de sneakers à l’âge de 8 ou 9 ans. C’est à cet âge là que j’ai eu mes premières LA Gear avec des LED dans la semelle, que je ne lâchais plus. Je me rappelle que j’allais au Foot Locker de Châtelet avec ma mère et je n’avais d’yeux que pour les Air Max 90 ou les Tn. A l’époque, elles coûtaient 1000 francs ce qui était beaucoup trop cher pour nous donc je ne les ai pas eu quand elles sont sorties. J’ai attendu la réédition du modèle OG de la 90 pour l’acheter dans la boutique Flight Club de New York. Pour les Tn, puisque je n’ai pas pu en avoir plus jeune, j’en ai acheté plusieurs paires et je n’ai mis que ça pendant 5 ou 6 ans d’affilées.
Que représentait la Tn pour toi ?
À l’époque, j’habitais à Saint-Mandé et j’allais dans une école privée. J’aimais beaucoup le fait que la requin ait un côté un peu “racaille” et je me reconnaissais aussi dans son design et ses couleurs flashy. Son côté un petit peu hybride et distinctive correspondait parfaitement à ma personnalité.
Etait-ce un symbole contestataire de la porter ?
Comme j’étais dans une école catholique privée, c’est vrai qu’on retrouvait un petit côté rebel dans la Tn. Au sein du petit concours de sneakers quotidien de l’école, je savais que personne n’irait sur le terrain des Tn parce que c’était une paire pour les “racailles”. Mais tout le monde trouvait ça trop cool. C’est aussi un de mes objectifs quand je porte cette chaussure. Malgré ses différentes connotations, c’est important de montrer que tout le monde peut la porter.
Pourquoi ce modèle est-il devenu iconique ?
Je pense qu’il a marqué son époque et toute une génération. La requin a dépassé son statut de sneakers pour représenter un pont entre Paris et la banlieue. Peu importe ta ville d’origine ou ton milieu social, il y a un sentiment d’appartenance qui est né entre ceux qui la portent. Ce phénomène communautaire n’est apparu qu’avec cette paire et c’est pour ça qu’elle a marqué son temps.
Quelle était ta toute première paire de requin ?
J’adore les baskets blanches donc ma première était la “White” en mesh. Pour les garder blanches j’en ai acheté 4 ou 5 paires pour installer un roulement. Je ne mettais plus que ça. Pour aller en soirée j’avais un modèle tout noir que je mettais avec des costumes de la même manière que des Church’s ou des Prada. J’aime bien casser les codes avec la requin et de toute façon, je la trouve très chic aussi.
“Pour moi, la requin est aussi archétypale qu’une Chuck Taylor de Converse ou qu’une Air Force 1, elle est du même standing.”
Que penses-tu de ce retour au premier plan de la Tn ?
C’est totalement en accord avec les tendances de la mode actuelle. Les gens sont toujours à la recherche des nouveaux codes, des nouvelles inspirations et puisent souvent dans la rue. La street est une source d’inspiration affirmée et tous les labels de mode cherchent à développer leurs paires de sneakers. Le problème pour les marques de luxe, c’est que l’authenticité d’une requin n’a pas d’équivalent. C’est une paire qui a une histoire, un vécu, une image et c’est justement ce qui plaît.
À devenir trop populaire, la TN est-elle en train de se dénaturer ?
Je pense que ce sont plutôt ses hybridations qui sont susceptibles de la dénaturer. Pour moi, la requin est aussi archétypale qu’une Chuck Taylor de Converse ou qu’une Air Force 1, elle est du même standing. C’est très intéressant de travailler sur les couleurs et les matières et il y a beaucoup de paires qui peuvent évoluer mais je préfère le modèle OG de celle-ci. On peut modifier beaucoup d’éléments de la chaussure mais je préfère sa structure d’origine.
Que penses-tu du modèle que tu portes ?
J’aime beaucoup le mélange des deux coloris iconiques de la Tn, la tigre et la requin bleu. Ça donne un rendu assez pop et surprenant que j’aime beaucoup.
A ton avis, comment va t-elle évoluer à l’avenir ?
Je ne sais pas mais ce dont je suis sûr, c’est que je continuerais à shooter et à porter le modèle authentique, l’originale.