Tout Ce Que L'On Sait Du Premier Film De Kery James Pour Netflix
Intitulé “Banlieusards”.
Après la musique, Kery James s’apprête à faire ses premiers pas sur le grand écran. Le rappeur français va écrire une des nouvelles productions Netflix, dans laquelle il tiendra également un rôle. Acteur, réalisateur, l’interprète de “Lettre à la République” ajoute une nouvelle corde à son arc. Si aucune date de sortie n’a été annoncée pour l’instant, on connait déjà quelques détails du film. Comme son titre “Banlieusards”, choisi non par hasard.
Un titre en référence à la chanson “Banlieusards” de Kery James sortie en 2008
“On n’est pas condamné à l’échec, voilà l’chant des combattants. Banlieusard et fier de l’être, j’ai écrit l’hymne des battants. Ceux qui n’font pas toujours ce qu’on attend d’eux. Qui n’disent pas toujours c’que l’on veut entendre d’eux. Parce que la vie est un combat. Pour ceux d’en haut comme pour ceux d’en bas. Si tu n’acceptes pas ça c’est que t’es qu’un lâche. Lève toi et marche !”, écrivait Kery dans un long morceau sans refrain il y a tout juste 10 ans. C’est de ce titre “Banlieusards” que le film Netflix s’est inspiré. Pour l’intitulé mais aussi pour le synopsis, puisque c’est l’histoire d’un gamin de banlieue qui sera mis sur la pellicule. “Noumouké, 15 ans, le benjamin d’une fratrie issue d’une banlieue sensible de Paris, devra choisir auquel de ses deux frères aînés il veut ressembler“, écrit Netflix en guise d’introduction. On peut alors se demander si Kery James (que l’on vous invitait à revoir aux côtés d’Aznavour) ne tiendra pas le rôle de l’un des aînés, lui à qui on a souvent donné le qualificatif de “grand frère” pour les jeunes issus des cités. Il y a deux ans, Le Parisien le couronnait d’ailleurs de ce titre dans un article intitulé “Les héros de 2016. Kery James : Le grand frère”. On y apprenait alors que l’artiste avait reversé une partie du cachet touché grâce à ses dates de concerts cette année-là à l’association qu’il a créée en 2008. Une sorte de bourse qui a déjà permis à de nombreux jeunes de pouvoir continuer leurs études. En 2016, les 70 000€ récoltés avaient servi à aider 40 étudiants d’Ivry, de Vaulx-en-Velin ou de Villeneuve-Saint-Georges.
Flotte dans ce synopsis un petit air d’adolescence de Kery James, qui racontait dans “Si c’était à refaire” les mauvais choix qui auraient pu le faire basculer dans la violence : “Si c’était à refaire, j’aurais combattu l’ignorance. Celle-là même, qui nous a poussé à sombrer dans l’extrême violence. Si c’était à refaire, je n’aurais pas traîné tard la nuit. Pour une poignée de dollars, je n’aurais certainement pas écrit”.
Réalisé par Leïla Sy, pilier du hip-hop et femme de l’ombre
On la voit peu et pourtant son nom s’affiche sous bon nombre de clips de rap français. Derrière le célèbre “Désolé” de la Sexion d’Assaut c’est elle, “Dernier MC”, “Lettre à la République” de Kery James, encore elle. “12ème Lettre” et “Fautes de français” de Lino, toujours elle. Leïla Sy, qui a débuté sa carrière de “clippeuse” dans les années 2000, n’a depuis cessé de mettre en images le rap français. Et ce n’est pas un hasard si c’est elle que l’on retrouve à la réalisation du film Netflix. Elle partage avec Kery James un vrai sens de l’engagement. Souvent présentée comme réalisatrice et activiste, la jeune femme s’est largement mobilisée à travers l’image pour faire passer ses messages : “Tant qu’il n’y aura pas de modèles, ni de tremplin, ni de but à atteindre plus lumineux pour les enfants et petits-enfants de déraciné.e.s qui ont la peau plus pigmentée et de manière plus globale pour les jeunes issues d’un environnement modeste, ils vont là où on leur tend une main et où on leur fait une place. Je travaille sur ces thèmes, à ma façon, aux côtés de nombreux artistes talentueux”, expliquait-elle dans une interview en 2016. Visiblement dans les cartons depuis 2017, le film “Banlieusards” devrait voir le jour en 2019, avec au casting Bakary Diombera (également acteur dans “La vie scolaire” de Grand Corps Malade et Mehdi Idir), Jammeh Diangana et Kery James.